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Introduction L’infusion de CAR T cells est un traitement innovant des hemopathies malignes B (lymphomes B diffus a grandes cellules [LBDGC], lymphomes indolents transformes [trL], leucemies aigues lymphoides B [LAL-B]). Une chimiotherapie lymphodepletive est suivie de l’infusion de cellules T genetiquement modifiees ciblant l’antigene CD19 via l’expression d’un recepteur antigenique chimerique. Les effets secondaires « off-target », le syndrome de relargage cytokinique (CRS) et la toxicite neurologique, sont traites par immunotherapie anti-IL6 et corticotherapie. La distinction entre CRS et sepsis est difficile, responsable d’une exposition anti-infectieuse importante. Materiels et methodes Etude prospective, monocentrique, observationnelle d’une suite consecutive de patients recevant des CAR T cells anti-CD19+ entre janvier 2017 et novembre 2019. Suivi clinique et bio-monitoring minimum de 3 mois et jusqu’a 12 mois post-infusion. Resultats Inclusion de 75 patients d’âge median de 55 ans [intervalle interquartile (IIQ) 44–64], de sex-ratio H/F de 1,7, traites pour un LBDGC (58,6 %, n = 44), un trL (22,6 %, n = 17), une LAL-B (2,6 %, n = 2) ou autre (16 %, n = 12), refractaires (n = 47, 62,7 %) ou en rechute (n = 28, 37,3 %) apres une mediane de 3 lignes [IIQ : 3–4] de traitement. Tous les patients avaient une prophylaxie par valaciclovir, 85,3 % (n = 64) par cotrimoxazole. Les complications post-infusion etaient l’aplasie (76 %, n = 57) d’une duree mediane de 10 jours [IIQ : 6–12], un CRS (82,6 %, n = 62), une toxicite neurologique (28 %, n = 21) necessitant un traitement par anti-IL6 (52 %, n = 39) ou corticoides (36 %, n = 27). Une colonisation urinaire et digestive etait presente respectivement dans 61,3 % (n = 46) et 38,6 % (n = 29) des cas, incluant 8 % (n = 6) et 22,6 % (n = 17) de bacteries multiresistantes. A j30, 28 (37,3 %) patients cumulaient 40 infections dont 35 % (n = 14) avant ou au jour de l’infusion, majoritairement bacteriennes (87,5 %, n = 35) dont 14 (40 %) bacteriemies et 9 (25,7 %) infections digestives a Clostridium difficile (n = 4, 11,4 %) et a Campylobacter spp (n = 4, 11,4 %). La survenue d’une infection n’etait pas statistiquement associee a l’occurrence d’un CRS (p = 0,75), a l’utilisation d’un anti-IL6 (p = 0,81) ou de dexamethasone (p = 0,21). A j90, 18 (24 %) patients cumulaient 24 infections a une mediane de 62 jours [IIQ : 44–84] post-infusion, majoritairement bacteriennes (58,3 %, n = 14). La survenue d’une infection n’etait statistiquement pas associee a l’occurrence d’un CRS (p = 0,16), a l’utilisation d’un anti-IL6 (p = 0,17) ou de dexamethasone (p = 0,12). A j180, 13 (17,3 %) patients cumulaient 17 infections, majoritairement bacteriennes (70,6 %, n = 12). La mediane de suivi etait de 150 jours [IIQ : 92–261]. La mortalite globale a j30, j90 et j180 etait de 1,4 % (n = 1), 10,6 % (n = 8), 24 % (n = 18) sans mortalite directe attribuable a une complication infectieuse. Conclusion Six mois post-CAR T cells, les complications infectieuses etaient surtout bacteriennes sans directe letalite associee. |