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Resume Pres de 15 % des patients ont une intolerance medicamenteuse, mais lˈorigine immunologique est rarement demontree. Pour la pharmacovigilance francaise, les maladies auto-immunes systemiques induites par les medicaments, representerait 0,2 % des intolerances medicamenteuses. Pourtant la prevalence des maladies auto-immunes avec lˈα-methyldopa, la procainamide, lˈhydralazine, la D-penicillamine, les sels dˈor, le lithium observee chez 1 a 60 % des patients traites, pourrait laisser croire le contraire. La physiopathologie des maladies auto-immunes commence a etre mieux connue. Une fraction du medicament peut emprunter une voie metabolique inhabituelle spontanement ou a lˈoccasion dˈune maladie. Chez les patients ayant un syndrome inflammatoire avec activation des polynucleaires neutrophiles et formation de radicaux libres, des metabolites oxydes des medicaments, fortement reactifs peuvent se produire. En se couplant aux proteines, ils les denaturent, et par ce biais peuvent declencher un lupus induit. Au niveau du foie, des metabolites oxydes par les cytochromes deviennent reactifs, et en se fixant irreversiblement sur lˈenzyme qui leur a donne naissance provoquent son « suicide », induisant ainsi une hepatite medicamenteuse. Les proteines denaturees par des metabolites du medicament sont immunogenes, elles peuvent induire deux types dˈanticorps : d’une part un anticorps dirige contre la proteine denature par le medicament ou lˈun de ses metabolites dans les intolerances immunoallergiques et, d’autre part, un autoanticorps, dirige contre la proteine native, dans les maladies auto-immunes induites. Les deux types dˈanticorps ne sont pas antinomiques, il nˈest pas rare quˈils sˈassocient. Le terrain immunogenetique intervient egalement, les sujets HLA-DR3 produiraient des autoanticorps plus facilement. |