Popis: |
Introduction Les bienfaits de l’activite physique sur la polyarthrite rhumatoide (PR) ont ete bien demontres [1] . Cependant, la pratique d’une activite physique reguliere semble mediocre. Compte tenu de la frequence importante de l’atteinte du pied dans la PR, plusieurs patients expriment leurs peurs concernant les risques d’aggravation de l’atteinte des pieds rhumatoides. L’objectif de ce travail etait d’evaluer les peurs et croyances des patients atteints de PR par rapport a la pratique d’une activite physique reguliere. Patients et methodes Il s’agit d’une etude transversale ayant evalue 46 patients suivis pour PR (criteres ACR EULAR 2010). Les caracteristiques sociodemographiques ainsi que l’activite de la maladie ont ete relevees. Un examen podologique a ete pratique pour tous les patients. Un questionnaire a ete elabore. Resultats L’âge moyen etait de 57,3 ± 10,3 ans avec un sex-ratio F/H a 8,1. La duree moyenne d’evolution de la maladie etait de 146,4 ± 102 mois. La PR etait erosive dans 83 % des cas et le DAS28 moyen etait de 3,7 ± 1,7. Au moment de l’etude, 78 % des patients avaient des douleurs du pied. Le delai moyen d’apparition des podalgies etait de 30,9 ± 38,4 mois. Il s’agissait de metatarsalgies dans 41,3 % des cas, de talalgies dans 37 % des cas et de tarsalgies dans 32,6 % des cas. L’examen sur podoscope a objective un pied plat chez 14 patients (30,4 %) et un pied creux chez 12 patients (26 %). Vingt-six patients (56,5 %) avaient une desaxation de l’arriere pied : un valgus dans 34,7 % des cas et un varus dans 21,7 % des cas. Les anomalies de l’avant pied etaient reparties comme suit : hallux valgus (n = 25), avant pied triangulaire (n = 13), orteils en griffe (n = 24), supradductus (n = 17) et quintus varus (n = 17). D’apres notre questionnaire, 35 % de nos patients etaient actifs. L’activite physique la plus pratiquee etait la marche dans 93 % des cas. Un seul patient faisait la course. Dix-sept patients (37 %) exprimaient des idees negatives par rapport a l’activite physique. Leurs peurs etaient en rapport avec l’exacerbation de la douleur (33 %), le declenchement d’une arthrite (15 %) et la diminution des capacites physiques (19,6 %). La sedentarite chez nos patients etait secondaire aux douleurs des pieds (56,5 %), a la raideur articulaire (41 %) aux dommages articulaires (17,4 %) et au manque d’un environnement adequat (26 %). La pratique d’une activite physique reguliere etait significativement correlee au sexe (p = 0,003) ainsi qu’au niveau socioeconomique de nos patients (p = 0,008). Conclusion Notre etude a montre que seulement un tiers des patients pratiquaient une activite physique. Cette reticence est expliquee en grande partie par les peurs et croyances d’aggraver les douleurs et declencher une poussee inflammatoire. Ainsi, il semble primordial d’inciter les patients PR a l’exercice et d’inclure ce volet dans les strategies d’education therapeutique. |