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Le simple fait de s’immerger provoque chez le plongeur des modifications physiologiques importantes qui sont parfois mal appréciées et sous-estimées. Certains plongeurs militaires, et en particulier les nageurs de combat, sont amenés à effectuer des immersions dont la durée dépasse plusieurs heures. Or, les conséquences physiologiques de telles immersions restent assez mal connues. Il est cependant admis que l’immersion modifie les fonctions cardio-circulatoires, rénales, endocrines et thermiques. Dans cet article, nous rappellerons, dans un premier temps, les grandes adaptations physiologiques de l’organisme à l’immersion. Nous verrons que la déshydratation, par augmentation de la diurèse est l’une des conséquences majeures de l’immersion. Cette hypovolémie est bien tolérée tant que le plongeur reste immergé, mais dès la sortie de l’eau, la déshydratation est démasquée et une baisse majeure du débit cardiaque est observée. Ces notions sont illustrées dans une seconde partie, par quelques résultats d’une expérimentation récente au cours de laquelle des plongeurs militaires ont réalisé des immersions de 12 heures. Alors que les sujets avaient pour consigne de boire 200mL d’eau toutes les heures, en moyenne, les sujets ont perdu 2,13 ± 0,45 kg malgré les ingesta, ont produit 4,36 ± 0,90 L d’urine, et ont présenté une baisse du volume plasmatique de -18,71 ± 9,31 %. L’objectif de cet article est de sensibiliser les médecins d’unité aux hypovolémies induites par l’immersion et de formuler quelques recommandations concernant sur la qualité de l’hydratation des plongeurs au cours des plongées prolongées. |