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Introduction Le Levetiracetam (LEV) est indique chez le patient epileptique dans le traitement des crises partielles avec ou sans generalisation secondaire chez l’adulte. Le LEV, comme tous les medicaments antiepileptiques (MAE), est pourvoyeur d’effets indesirables psychiatriques, si les effets secondaires principalement decrits et connus sont psycho-comportementaux : insomnie, irritabilite… ce qui autorise un ajustement ambulatoire, les manifestations psychiatrique aigues severes et bruyantes, telles que les episodes maniaques, les crises suicidaire ou les episodes psychotiques sont plus rares et entrainent hospitalisations et morbi-mortalites importantes qu’il convient de prevenir. Ces episodes ne sont pas bien decrits dans la litterature et les facteurs de risque de survenue de ces effets iatrogenes ne sont pas connus. Suite a la survenue d’un episode severe chez un patient hospitalise a l’hopital Begin, nous avons souhaite decrire les cas francais rapportes dans la base nationale de pharmacovigilance. Patients et methodes Dans cette etude retrospective, multicentrique, les cas de patients ayant presente une manifestation psychiatrique aigue et bruyante induite par le LEV etaient declares a l’un des 31 centres de pharmacovigilance de France. Les donnees ont ete recueillies apres interrogation de la base nationale de pharmacovigilance (BNPV) par le centre regional de pharmacovigilance (CRPV) de Paris-Creteil. La periode investiguee s’etalait du 1/01/2000 au 1/06/2019. Quatre operateurs ont relu en aveugle, de maniere retrospective les dossiers en verifiant les criteres d’inclusions et en appliquant les criteres d’exclusions. En cas de donnees manquantes, les CRPV etaient contactes pour completer les dossiers. Les dossiers incomplets ne permettant pas le calcul du score de Naranjo ont ete egalement exclus. Resultats L’interrogation de la BNPV a permis l’extraction initiale de 153 cas selon nos criteres d’inclusions. L’analyse selon les criteres d’exclusion par les differents operateurs a permis de ne retenir que 25 dossiers pertinents et complets pour notre serie de cas, avec un score de Naranjo median de 7 (imputabilite probable). Vingt-cinq patients d’âge median de 46 ans ont donc ete inclus, avec une majorite d’hommes (56 %). Onze patients avaient des antecedents psychiatriques (bipolarite, trouble de l’usage de l’alcool, depression, schizophrenie). L’observation detaillee de ces manifestations psychiatriques aigues et bruyantes permet de definir quatre grands tableaux psychiatriques selon DSM V : symptomes psychotiques (n = 6), symptomes maniaques (n = 1) symptomes d’agitations (n = 17) : auto-hetero, crise suicidaire (n = 10). La majorite des effets secondaires psychiatriques surviennent lors de l’introduction du LEV (67 %) a posologie mediane de 1 g/J. Le temps moyen d’apparitions des symptomes est de 14,6 jours (min 1 - max 60). La duree moyenne des symptomes est de 15,5 jours (min 1 - max 30). Dans 48 % des cas, on note un arret du traitement et un remplacement par un autre MAE est mis en place chez 44 % des patients. Seuls 8 % ont beneficie d’une diminution de dose. Conclusion Nos resultats et une revue de la litterature confirment l’histoire psychiatrique comme un des principaux facteur predictifs et permet de definir un profil a risque de developper des effets secondaires psychiatriques selon des tableaux specifiques. |