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Cette recherche focalise sur le traitement thérapeutique offert au Centre d’intervention en abus sexuels pour la famille (Ciasf). Cette thérapie utilise une approche constructiviste intégrative qui s'élabore auprès d’une clientèle ayant commis un acte d’abus sexuel envers une personne mineure. Au Canada, l’approche qui est considérée comme étant la plus appropriée pour traiter cette population est la thérapie congnitivo-comportementale (TCC), accompagnée de la prévention de rechute (PR) (Marshall & Hollin, 2015). Selon Hayes et al (2009), plusieurs recherches complétées auprès de 20 000 individus ayant commis cet acte ont démontré que malgré l’incarcération accompagnée d’un traitement thérapeutique interne, les risques de récidives ne diminuent pas pour autant. Devant ces résultats, il s’avérait pertinent de pouvoir examiner ce qui ressort de la pratique thérapeutique utilisée au Ciasf sous le prétexte que c’est une approche intégrative hors-norme en Amérique du Nord. Notre intérêt derrière le développement de cette étude était de mieux comprendre les éléments pouvant être bénéfiques à travers un processus thérapeutique qui cible le rétablissement de cette population disposant comme objectif l’espérance de diminuer les risques de récidives. Cette recherche s’est centralisée auprès de 10 clients ayant été actifs au processus thérapeutique constructiviste au Ciasf. Ils étaient tous des hommes âgés entre 22 et 66 ans. Ils ont été reconnus coupables d’avoir commis un acte d’abus sexuel envers une personne mineure. De plus, deux cliniciens ont participé à l’étude ; l’un à titre de psychothérapeute âgé de 54 ans et l’autre une psychologue de 59 ans, les deux travaillant directement avec les clients mentionnés. Une méthodologie mixte combinant une analyse descriptive des résultats quantitatifs et une analyse qualitative interprétative phénoménologique ont été élaborées dans le but de répondre à deux questions. Premièrement, nous avons voulu explorer les changements pouvant être observés chez les participants durant 15 semaines actives en thérapie. Cette première méthode s’est concentrée sur l’évaluation de sept parmi les 17 facteurs dynamiques proposés par le « Violence Risk Scale-Sexual Offender Version » (VRS-SOV) : l’acte sexuel compulsif, la personnalité criminelle, les distorsions cognitives, l’agression interpersonnelle, l’impulsivité, le contrôle émotionnel et le déficit d’intimité. Deuxièmement, nous avons voulu explorer l’apport du processus thérapeutique constructiviste selon l’expérience des clients et celui des thérapeutes. Cette étude s’est étalée sur une période de 11 mois débutant par une période d’observation en février 2019, jusqu’au début des entrevues en juin 2019, pour s’achever en décembre 2019. Ce travail permet de faire la lumière sur des aspects importants tels que l’alliance thérapeutique, la présence d’un groupe, les interventions appropriées ainsi que le climat thérapeutique qui favoriseraient le rétablissement de cette population. |
