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Introduction et but de l’etude En 2014, la consommation de produits de nutrition parenterale dans notre centre s’elevait a 326 000 €. Malgre ce cout, un defaut d’evaluation et de codage de la denutrition subsiste. Dans ce contexte, un etat des lieux des pratiques d’evaluation nutritionnelle a ete effectue dans les services les plus consommateurs de nutrition parenterale. Materiel et methodes L’ensemble des patients des 8 services de medecine et chirurgie les plus consommateurs de nutrition parenterale, hors reanimations, ont ete inclus dans un audit prospectif realise un jour donne. Un questionnaire a ete redige sur la base des recommandations de depistage de la denutrition de la Haute Autorite de sante pour l’adulte, pour la personne âgee, et les recommandations de la Societe francophone de nutrition clinique et metabolisme (SFNEP) en oncologie [1–3] . Resultats Cent cinquante-huit patients ont ete inclus (107 hommes, 51 femmes, 63 ± 13 ans). L’ensemble des 3 criteres majeurs de diagnostic de la denutrition – perte ponderale, indice de masse corporelle (IMC), et albuminemie associee a la proteine C-reactive (CRP) – etait renseigne dans 14 % ( n = 22) des cas. Par au moins 1 critere, une denutrition etait presente chez 27 % ( n = 42) des patients. 66 % ( n = 28) des denutris ont eu un support nutritionnel (complements nutritionnels oraux ou nutrition artificielle). Parmi les denutris severes ( n = 25), 4 n’ont pas recu de support nutritionnel. Pour les patients de plus de 70 ans ( n = 43), les donnees sur la prise alimentaire, necessaires a la realisation du Mini Nutritional Assessment (MNA), etaient renseignees dans seulement 32 % ( n = 14) des dossiers. L’absence de telles informations laisse prejuger un deficit de prise en charge a ce niveau. Vingt-deux pour cent ( n = 36) des patients ont eu un support nutritionnel alors que les criteres n’ont pas conclu a une denutrition. Trois des patients pour lesquels aucun des 3 criteres n’avait ete evalue ( n = 16) recevaient un support nutritionnel. Sur les 9 patients sous nutrition parenterale exclusive ou de complement, 5 n’etaient pas denutris sur la base des 3 criteres. Conclusion Le depistage nutritionnel est tres peu realise dans les services les plus consommateurs de nutrition parenterale de notre etablissement. Il existe des incoherences dans la prise en charge nutritionnelle des patients, certains depistes denutris ne beneficiant d’aucun support nutritionnel alors que d’autres avec depistage negatif ou non realise en recoivent un. Malgre la mise en place d’outils et de formations, elabores par le Comite de liaison en alimentation et nutrition (Clan), pour les prescripteurs et le personnel soignant, d’autres efforts doivent etre deployes afin d’ameliorer les pratiques. La nutrition parenterale, technique couteuse et a risque iatrogene majeur, s’est finalement revelee limitee (5 % des patients) au cours de cet audit. |