Risque de néphrotoxicité aiguë au cisplatine : valeur prédictive des marqueurs urinaires d’atteinte tubulaire proximale

Autor: Raphaël Maréchal, Z. Mekinda Ngono, Joëlle Nortier, Marie Marchand, Agnieszka Pozdzik, E. De Prez, Yasmina Tournay, Martine Antoine
Rok vydání: 2015
Předmět:
Zdroj: Néphrologie & Thérapeutique. 11:387
ISSN: 1769-7255
DOI: 10.1016/j.nephro.2015.07.371
Popis: Introduction La nephrotoxicite liee au cisplatine (CisPt) pose probleme chez le patient âge et/ou atteint d’une maladie renale chronique (MRC). Une atteinte tubulaire proximale (ATP) risque d’entrainer une insuffisance renale aigue (IRA) dans 20 a 30 % des cas. L’objectif de ce travail a ete d’etudier la cinetique d’excretion urinaire de marqueurs d’ATP. Patients et methodes Etude pilote prospective ouverte soutenue par le Plan National Cancer, realisee chez 23 patients sous CisPt. Les donnees cliniques (comorbidites) et biologiques (uree, creatinine [Pcr], Cystatine C et DFG) ont ete collectees. Les excretions urinaires (rapportees a la creatininurie) de Leucine Amino-Peptidase, Neutrophil Gelatinase Associated Lipocalin, Cystatine C, Liver Fatty Acid-Binding Protein et Interleukine-18 ont ete mesurees en cours de chimiotherapie (T0, 3 h, 6 h et 12 h) et apres les cures (24 h, 48 h et 72 h). Resultats Vingt-trois patients sur 28 ont accepte l’etude (âge moyen 61 ans ; min–max : 44–79 ; ratio F/H : 9/14) ; ils ont recu du CisPt pour une neoplasie pulmonaire (14), digestive (5), gynecologique (2), urologique (1) ou indeterminee (1). Douze sur 18 avaient une MRC prealable (8 de stade 2 et 4 de stade 3). Onze episodes d’IRA (elevation d’au moins 25 % de Pcr du T0) ont ete objectives sous CisPt, d’evolution pejorative dans 7 cas. Les facteurs precipitants identifies etaient : deshydratation sur apports reduits et diuretiques (9 cas/10), doses de CisPt elevees (80 mg/m 2 , 7 cas/10), AINS et/ou produits de contraste iodes (6 cas/10), sepsis (3 cas/10). Tous les patients en IRA ont presente une excretion urinaire accrue et transitoire des marqueurs au T3 h et/ou au T6 h (jusque 100× le taux basal), alors que le 1 er pic de Pcr n’a ete constate qu’au T72 h. En l’absence d’IRA, des fluctuations non significatives des marqueurs urinaires ont ete observees. Discussion En cas d’IRA secondaire au CisPt, tous les marqueurs urinaires mesures ont demontre la precocite et la severite de l’ATP. De nombreux facteurs precipitants auraient pu etre evites. Conclusion Chez les sujets a risque (âge avance, MRC prealable) sous CisPt, un monitoring precoce de marqueurs urinaires d’ATP permettrait de predire la survenue d’une IRA. Ces resultats preliminaires sont a confirmer sur une plus grande cohorte de patients.
Databáze: OpenAIRE