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Introduction L’etude FECAPSE2 (FECAPSE : FEmmes Atteintes d’un CAncer Pelvien SExualite) (Financement INCa 2011) se centre sur l’experience de femmes atteintes d’un cancer gynecologique pelvien et son impact sur la sexualite, afin d’analyser leur prise en charge et d’elaborer des moyens pour l’ameliorer. L’etude est basee sur une demarche alliant epidemiologie, anthropologie et psychologie. Ainsi, le projet s’appuyait en premier lieu sur une approche qualitative, par observations et entretiens non directifs, realises par deux anthropologues et une psychologue. C’est pourquoi l’objectif methodologique a d’abord ete de construire une approche permettant une complementarite des methodes qualitatives et quantitatives. Methode Deux choix ont ete faits dans FECAPSE2 : (i) adapter les outils et modes de recueil des donnees, et (ii) adapter la strategie d’analyse quantitative a un paradigme qualitatif. Tout d’abord, le cahier d’observation (CO) a cible un nombre limite d’informations, issues des dossiers medicaux : âge, prescription d’arret de la sexualite, activite sexuelle, realisation d’une consultation d’annonce, par exemple. Puis, un CO complementaire « sciences humaines et sociales » (CO SHS) a ete cree comme un « outil transversal ». Celui-ci visait le recueil d’informations anthropologiquement et psychologiquement pertinentes a soumettre a l’analyse statistique : representation infectieuse du cancer (oui/non), changement de la relation au partenaire (oui/non) par exemple. A cette fin, les chercheurs renseignaient le CO SHS suite a la retranscription des entretiens. Les analyses descriptives se sont essentiellement basees sur les donnees du CO SHS et deux demarches ont ete adoptees : (a) une confirmation des hypotheses fondant FECAPSE2 par des descriptions simples et les croisements de variables, (b) l’identification de nouvelles hypotheses via une analyse des correspondances multiples (ACM). Resultats La mise en place d’un CO SHS a permis de disposer d’une seconde lecture quantitative du contenu des entretiens en decrivant les tendances dans l’evolution de la sexualite des femmes aux differents temps de leur suivi. Les analyses croisees n’ont pas apporte d’informations complementaires (peu de tendances observees). L’ACM a par contre permis de visualiser des groupes specifiques plus difficilement identifiables par l’analyse qualitative des entretiens. Elle montre, par exemple, que la sexualite des femmes evolue differemment en fonction de leur statut social pouvant etre relie au respect d’une norme ancienne (mariage, celibat, veuvage) ou non (concubinage, separation, divorce). Discussion et conclusion L’existence d’une collaboration pluridisciplinaire a permis une etude plus complete de la sexualite des femmes. Pour cela, la mise en place concertee d’un outil transversal a ete un prealable indispensable. La realisation d’analyses croisees a par contre montre un interet limite, du fait d’un faible nombre de participants ( n = 46) et probablement d’une difficulte a decrire des phenomenes multifactoriels par des croisements de variables 2 a 2. A l’inverse, l’ACM s’est averee etre une methode particulierement adaptee pour restituer les phenomenes complexes en jeu dans l’evolution de la sexualite des femmes. Son interpretation a ete enrichie de l’analyse qualitative des entretiens, offrant ainsi une reelle plus-value. |