Impasses de la « solution » paranoïaque

Autor: Mickaël Peoc’h, Gwénola Druel
Rok vydání: 2021
Předmět:
Zdroj: L'Évolution Psychiatrique. 86:725-736
ISSN: 0014-3855
DOI: 10.1016/j.evopsy.2021.04.001
Popis: Resume Objectifs Cet article interroge comment concilier une approche psychodynamique, prenant en compte la decouverte de la vertu auto therapeutique du delire, avec les difficultes posees par la paranoia – pour le sujet, pour son entourage et pour le clinicien. Methodes Nous examinons comment s’est construite l’idee que le delire peut constituer une solution, des premieres decouvertes freudiennes jusqu’aux indications lacaniennes. A partir de ce constat, nous montrons quelques impasses de la paranoia en convoquant a la fois la psychiatrie classique et ses descriptions, ainsi que quelques cas cliniques issus de la litterature ou de notre pratique. Resultats Si la paranoia est consideree par certains comme une reussite de la psychose, puisque le delire des persecutions localise la jouissance dont le sujet se plaint, elle ne se limite pas au phenomene delirant. Les impasses de la paranoia se lisent car le delire ne contient pas tous les phenomenes elementaires de la psychose, la defense qu’il constitue peut etre depassee ou conduire a des passages a l’acte critiques. Les phenomenes de corps ne delaissent pas le sujet pour autant. Discussion Si le delire paranoiaque ne peut pas etre considere comme solution elegante, etant donne les impasses dans lesquelles il enferme le sujet, son statut de solution subjective ne peut cependant pas etre nie. L’hypothese freudienne est toujours valable si l’on considere qu’elle protege le sujet parfois d’une position melancolique ou de la desorganisation par exemple. Conclusion Nous concluons en remarquant que le delire paranoiaque commemore l’articulation d’un Autre persecuteur a l’objet a non separe du sujet. De fait, il ne permet pas que s’instaure un autre rapport a la jouissance. Nous proposons quelques pistes cliniques : soutenir les productions qui visent a faire du je plutot que du moi, celles qui permettent une certaine separation avec l’objet plus de jouir, et combattent la vacuite existentielle sur laquelle se construit la megalomanie.
Databáze: OpenAIRE