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À partir du 19e siècle, des travaux de restauration des églises ont été entrepris un peu partout en France. La « restauration » n’incluait pas toujours la notion de « conservation », comme de nos jours. Les objets ont souvent subi des altérations et même des modifications de style, en raison des retouches picturales apposées postérieurement, résultat inévitable d’un malentendu culturel. Cet article examine l’état de conservation et de restauration des peintures murales de la chapelle basse de la collégiale de Saint-Bonnet-le-Château (Loire, France). L’approche historique montre comment la distinction entre les parties originales et les parties restaurées a fini par s’imposer.Les peintures murales de cette chapelle basse, du début du 15e siècle, ont subi plusieurs interventions au cours des derniers siècles. La première restauration (1877-1878) est de Lucien Bégule. Des textes et photos indiquent qu’il a adopté une attitude respectueuse des peintures d’origine. La seconde restauration (1924-1925) par Louis-Joseph Yperman, a également évité les excès. Toutefois, ces restaurateurs ont apposé des retouches picturales directement sur la couche originale. Ce procédé n’est plus accepté aujourd’hui, mais des traces de ces opérations subsistent encore sur certains murs.Au milieu du 20e siècle, les fondements de la restauration ont beaucoup évolué. Dans le souci de conserver l’état original des œuvres, trois principes ont guidé les travaux modernes : la réversibilité, la visibilité des actions effectuées et l’intervention minimale. Au cours de la troisième restauration (1959), Marcel Nicaud a apposé de simples maquillages à tempéra réversibles et visibles, pour différencier l’original des ajouts. En 1997, le dernier restaurateur, Robert Bouquin, a restauré à l’aquarelle la scène de la Crucifixion. Cette technique, moins agressive, a été mise en œuvre avec une conscience aiguë de la préservation et de la conservation de l’original. Cette approche historiographique met en valeur l’évolution des idées en matière de restauration au cours des deux derniers siècles. |