Caractéristiques épidémiologiques de 38 cas de panleucopénie féline survenus en France en 2013, et typage du virus en cause

Autor: C. Boucraut-Baralon, P. Bergamo
Rok vydání: 2015
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Zdroj: Revue Vétérinaire Clinique. 50:78-79
ISSN: 2214-5672
DOI: 10.1016/j.anicom.2015.06.012
Popis: La panleucopenie feline se manifeste classiquement par des troubles digestifs aigues severes (vomissements, diarrhee eventuellement hemorragique) associes a un taux de mortalite pouvant atteindre 90 % [1] . Elle est due au parvovirus felin (Feline Parvovirus [FPV]). Des cas d’infection par le parvovirus canin (Canine Parvovirus type 2 [CPV2]) avec des consequences cliniques variables, ont aussi ete decrits [2] . Au cours de ces dernieres annees, le nombre de signalements de cas de panleucopenie feline semblent en augmentation. Les objectifs de cette etude sont de confirmer la presence de cas en France, d’en degager les principales caracteristiques epidemiologiques et de determiner si la maladie est due a un parvovirus felin ou canin. Materiel et methode L’etude porte sur l’annee 2013. Trente-huit chats presentant des signes cliniques et un resultat d’analyse PCR quantitative (ecouvillon rectal) compatibles avec une panleucopenie feline, ainsi qu’une fiche de commemoratifs (destinee au laboratoire d’analyse) suffisamment renseignee ont ete inclus dans l’etude. Les souches virales issues de 14 prelevements ont ete typees par PCR temps reel, en utilisant des sondes specifiques du FPV, CPV2, CPV2a, CPV2b ou CPV2c (sous-types a, b et c respectivement du CPV2). Resultats Les cas sont repartis sur tout le territoire metropolitain. Il s’agit le plus souvent de chats mâles (21/36 1 ) de type europeen (22/291), de moins de 12 mois (29/321). Deux jeunes adultes (âges de 13 mois et 19 mois) et un adulte de 8 ans ont ete malades. Les animaux vivent principalement chez des particuliers (15/301) ou dans des associations de protection animale (11/301). Dans 3 cas, les animaux vivent en elevage. Un animal est errant. La majorite des chats (21/351) est declaree non vaccinee. Les animaux vaccines, avec des vaccins de differents laboratoires producteurs, sont des chatons qui ont recu une ou deux injections de primovaccination, dans la majorite des cas (8/101) avant l’âge de 16,5 semaines. Les chatons vaccines plus tardivement (2/101) n’ont recu qu’une injection, et sont tombes malades dans les 10 jours suivant. Aucun des chats inclus dans l’etude n’avait recu de premier rappel annuel. Les quatorze souches typees sont identifiees comme du parvovirus felin. Discussion L’âge des chats (principalement moins de 12 mois) est coherent avec les donnees de la litterature [2] . La predominance du type europeen peut s’expliquer par l’origine des animaux (association de protection animale et particuliers). Meme si la vie en collectivite est souvent citee comme facteur de risque (1,5) la proportion significative de chats appartenant a des particuliers montre que la panleucopenie feline n’est pas seulement une maladie de groupe. Quelques cas ont ete identifies en elevage, ce qui confirme que le virus circule dans ce milieu. Les echanges, eventuellement internationaux, et les rassemblements d’animaux particulierement a risque (chatons) peuvent expliquer ce phenomene. L’apparition de la maladie malgre une ou deux administration(s) de vaccin chez certains chats peut s’expliquer par la persistance des anticorps maternels qui peuvent variablement interferer avec la prise vaccinale en fonction de leur titre [1] , [2] . Pour cette raison, le groupe d’experts europeens Advisory Board on Cat Diseases (ABCD) recommande actuellement une troisieme injection de primovaccination a l’âge de 16–20 semaines, en particulier en milieu a risque [3] . Pour les 2 chatons vaccines plus tardivement, une contamination dans les jours precedents ou suivants la vaccination pourrait expliquer le defaut de protection. Dans cette etude, incluant uniquement des chats malades, nous n’avons pas mis en evidence d’infection par le parvovirus canin. Le phenomene semble donc etre peu frequent, comme evoque dans la litterature [3] . Ceci est coherent avec les resultats d’une etude menee en 2008 (donnees internes, non publiees), mettant en evidence une infection par le virus canin (CPV2c) chez un chat, sur le total de 28 chats consideres comme atteints de panleucopenie feline. En conclusion, meme si le nombre de cas semble augmenter, nous n’avons pas mis en evidence dans cette etude de caracteristique atypique chez les chats atteints de panleucopenie feline en 2013.
Databáze: OpenAIRE