Polyarthrite rhumatoïde débutant après 70 ans : une série de 72 cas

Autor: M. Diarra, R. Alaya, J. Zalc, C. Thepot, L. Benzid, Pascal Hilliquin, M. Nang Nlome Nze, M. Ouafi
Rok vydání: 2020
Předmět:
Zdroj: Revue du Rhumatisme. 87:A137
ISSN: 1169-8330
DOI: 10.1016/j.rhum.2020.10.240
Popis: Introduction La polyarthrite rhumatoide (PR) du sujet âge est en augmentation, notamment du fait du vieillissement de la population. L’objectif de cette etude etait d’evaluer les caracteristiques de la PR ayant debute apres 70 ans. Patients et methodes Etude retrospective de 72 patients, repondant aux criteres ACR/EULAR 2010 et hospitalises durant les 5 dernieres annees (janvier 2015 a janvier 2020) pour la PR. Nous avons releve les caracteristiques epidemiologiques, les aspects cliniques, biologiques, radiographiques et therapeutiques de la PR. Resultats Il s’agit de 72 patients, âges en moyenne de 81 ans. Le sex-ratio H/F etait de 0,56. L’âge moyen au 1er symptome de la PR etait de 75 ans. Les principaux antecedents etaient : l’hypertension arterielle (47,2 %), le diabete (20,8 %), les neoplasies (18 %), l’osteoporose (11,1 %), les coronaropathies (13,8 %), les autres maladies auto-immunes (8,3 %), le syndrome sec oculo-buccal (6,9 %) et l’insuffisance cardiaque (5,5 %). Seulement 22 % des patients sont ou etaient exposes au tabac. Vingt-huit patients vivaient seuls ; les autres vivaient en famille ou en institution. L’atteinte des petites et des grosses articulations peripheriques a ete observee chez 80 % des patients ; il s’agissait d’une forme oedemateuse dans 9,7 % des cas, oligo- ou monoarticulaire dans 5,5 % des cas ou d’une forme rhizomelique dans 4,1 % des cas. Une pneumopathie infiltrante diffuse etait associee dans 2 % des cas. Une denutrition a ete objectivee chez un patient et une perte de l’autonomie chez un patient. Une alteration de l’etat general a ete signalee chez 8 patients. Sept patients avaient perdu du poids et 4 patients decrivaient une fatigue importante. La PR etait deformante seulement dans 2 cas. Le facteur rhumatoide etait positif dans 63 % des cas et les anti-CCP dans 61 % des cas (taux moyen : 161 Ur/mL ; N La PR etait d’emblee erosive dans 13,8 % des cas. Le DAS 28-VS moyen au cours de l’hospitalisation etait de 4,9. Sur le plan therapeutique, uniquement 3 patients etaient traites par anti-inflammatoires non steroidiens et 5 ont recu des bolus de corticoides ; 93 % des patients recevaient une corticotherapie orale au long cours avec une dose moyenne de 8 mg/jour. Trois patients ont fait des complications pouvant etre rattachees a la corticotherapie : osteoporose fracturaire (n = 2) et diabete cortico-induit (n = 1). Le methotrexate etait prescrit dans 83 % des cas (dose moyenne : 15 mg/semaine). D’autres DMARDs ont ete prescrits tout au long de l’evolution de la maladie : la salazopyrine (13,8 %), l’hydroxychloroquine (6,9 %), le leflunomide (13,8 %) et l’azathioprine (4,1 %). Une biotherapie a ete utilisee chez 16 patients dont 8 ayant recu un seul biomedicament et 8 au moins deux. Conclusion La PR debutant chez le sujet âge de plus de 70 ans se caracterise par un sex-ratio F/H plus bas, une moindre frequence de l’immunopositivite, une forme clinique atypique dans 20 % des cas, la presence d’un syndrome inflammatoire marque, une alteration plus frequente de l’etat general et la presence frequente de comorbidites. Notre serie est marquee par une faible utilisation des traitements biologiques, laquelle ne s’est toutefois pas accompagnee d’une incidence accrue d’evenements indesirables severes.
Databáze: OpenAIRE