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Introduction Dans un contexte de surconsommation de benzodiazepines (BZD) en France [1] , d’incitation a leur arret et d’absence de donnees pratiques sur la realisation des sevrages, une etude observationnelle a ete mise en place afin de decrire les modalites de sevrage parmi les consommateurs de BZD entrant dans un etablissement specialise dans la prise en charge des addictions. Methode Les donnees recueillies durant l’entretien d’accueil medical de patients consommateurs de BZD hospitalises ont ete analysees. Les modalites de sevrage ont ete evaluees a partir du dossier medical sur les patients ayant beneficie d’un protocole prazepam. Resultats Parmi les 34 patients, l’âge moyen est 46,2 ± 8,7 ans et la majorite ont des antecedents psychiatriques. Plusieurs motifs d’hospitalisation ont ete signales : 30 en lien avec une consommation d’alcool, 14 avec BZD, 5 avec cannabis, 4 avec cocaine et 1 sevrage methadone. Les BZD consommees a l’entree sont (n = 55) : 16 oxazepam, 9 prazepam, 7 lormetazepam, 6 diazepam, 5 zopiclone, 3 alprazolam, 3 bromazepam, 3 clorazepate dipotassique, 2 zolpidem et 1 clonazepam. Environ la moitie des patients consommaient plus d’une BZD (jusqu’a 5 BZD). La moitie des BZD etaient consommees depuis plus d’un an, 27 % a des doses > AMM et principalement obtenues par prescription (2 par nomadisme medical). Les patients sont restes hospitalises 30,3 ± 17,5 jours (de 1 a 63 j). Au debut de l’hospitalisation : deux tiers des patients ont initie un protocole avec une autre BZD pour un sevrage alcoolique et 68 % des patients ont beneficie d’un protocole prazepam. La moitie des patients ont eu un protocole de diminution de la dose de 20 % tous les 4 j, 30 % de 20 % tous les 5 j et 21 % d’autres modalites. Il a ete necessaire de modifier le protocole initial pour plusieurs patients. A la sortie, 71 % des patients consommaient toujours le prazepam avec une quantite consommee de BZD diminue en moyenne de 51 %. Discussion Cette etude met en avant la complexite des sevrages aux BZD en particulier dans un contexte de poly-addictions. Le prazepam presente l’avantage d’avoir une demi-vie longue et une forme gouttes adaptee dans les derniers paliers de sevrage. |