Prise en charge opératoire des métastases humérales. Étude rétrospective observationnelle d’une série multicentrique de 112 patients

Autor: Olivier Mericq, Lucas Niglis, Thierry Fabre, Julie Falguieres, Paul Bonnevialle, Nicolas Reina, Frédéric Sailhan, les membres de la SoFCOT, Jules Descamps, Marie Lebaron
Rok vydání: 2020
Předmět:
Zdroj: Revue de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique. 106:613-623
ISSN: 1877-0517
Popis: Resume Introduction L’humerus est le deuxieme site en frequence des localisations metastatiques du squelette peripherique. Ces metastases humerales (MH) se localisent sur la diaphyse dans 42 a 61 % des cas, sur l’humerus proximal dans 32 a 45 % des cas et font souvent suite a un primitif d’origine mammaire (17 a 31 %), renale (13 a 15 %) ou pulmonaire (11 a 24 %). Les modalites de leur traitement chirurgical restent debattues, entre geste endomedullaire, osteosyntheses et arthroplasties. Hypothese L’hypothese etait que les osteosyntheses et/ou l’arthroplastie apportent des solutions sures et efficaces dans la maitrise de la douleur et l’amelioration fonctionnelle. Materiel et methodes Onze centres francais ont inclus de facon continue de 2004 a 2016, 112 MH chez 54 hommes (49 %) et 57 femmes (51 %). La moyenne d’âge etait de 63,7 ± 13,4 ans (30–94). Les lesions concernaient des cancers primitifs d’origine mammaire (30 %), pulmonaire (23 %) ou renale (21 %). La MH etait proximale dans 35 % des cas, diaphysaire dans 59 % et distale dans 7 % des cas. Une fracture pathologique etait le motif operatoire chez 69 % des patients. Le geste operatoire a ete une osteosynthese par embrochage fascicule, plaque, arthroplastie ou enclouage verrouille chez respectivement 6, 11, 14 et 69 % des patients. Resultats Sept patients (6 %) ont ete reoperes pour une complication du site operatoire dont 2 infections, 4 fractures periprothetiques ou a distance des implants. Douze patients (11 %) ont presente une complication generale. La survie globale etait de 16,7 mois, negativement et significativement influencee par la survenue d’une fracture, une localisation diaphysaire et le type de primitif. Au dernier recul, 75 % des patients avaient une fonction normale ou subnormale et plus de 90 % etaient indolores ou enregistraient une diminution des douleurs. La fonction finale n’etait pas influencee par un motif operatoire fracturaire ou l’etiologie de la metastase. Dans les lesions epiphyso-metaphysaires, on constatait une tendance a une meilleure fonction apres arthroplastie d’epaule qu’apres osteosynthese par plaque ou enclouage. Conclusions L’hypothese de depart est confirmee et permet de souligner la concordance de cette serie avec la litterature. Les orientations therapeutiques proposees sont l’utilisation de l’enclouage verrouille statique avec cimentoplastie dans les lesions diaphysaires et l’arthroplastie modulaire dans les lesions epiphysaires ou metaphyso-epiphysaires destructrices. Les criteres d’evaluation du risque fracturaire humeral doivent par ailleurs etre ameliores afin de proposer un geste preventif, gage d’un meilleur pronostic vital. Niveau de preuve IV, etude retrospective et prospective.
Databáze: OpenAIRE