Expositions au virus rabique dans les armées françaises

Autor: F. BERGER, S. WATIER, C. FICKO, M.-L. PONSARD, P. GAUTRET, D. RINGOT, J.-P. DEMONCHEAUX
Rok vydání: 2018
Zdroj: Médecine et Armées Vol. 46 No.1 ISBN: 9782813004949
Popis: La rage est une zoonose virale responsable d’une encéphalite toujours mortelle une fois les premiers symptômes déclarés. Responsable d’environ 70 000 décès chaque année, la rage est présente dans plus de 150 pays. Près de 99 % des cas humains sont causés par la morsure d’un chien infecté et environ 95 % des décès surviennent en Afrique et en Asie. Les Forces armées françaises sont régulièrement déployées dans des zones à risque rabique. Entre 2005 et 2015, 369 cas d’exposition humaine à la rage ont été déclarés dans les armées. Le virus rabique est un virus du genre Lyssavirus de la famille des Rhabdoviridae, il est transmis par un animal en phase d’excrétion salivaire, le plus souvent par morsure ou par effraction cutanée (morsure, griffure) ou par léchage d’une muqueuse. En fonction du réservoir, on distingue la rage canine, la rage sauvage et la rage des chiroptères. En zone d’enzootie rabique, la prévention consiste à éviter les contacts à risque (animaux errants, chauvessouris) et à maîtriser le statut sanitaire des animaux militaires et des animaux mascottes (déclaration, vaccination, suivi vétérinaire, surveillance). Pour certains personnels militaires, une vaccination pré-exposition est recommandée. En cas de suspicion d’exposition au virus rabique, une consultation spécialisée doit être organisée le plus rapidement possible. Dans la mesure du possible, l’animal à l’origine de l’exposition doit être mis sous surveillance et si l’abattage est nécessaire, la tête doit être préservée. Le traitement est contraignant et la prise en charge des militaires exposés a un impact à la fois financier et opérationnel. Il est donc impératif de limiter le nombre d’expositions à risque dans les armées, encore trop nombreuses malgré l’existence de mesures de prévention simples et efficaces. Pour cela, les autorités militaires, aux différents niveaux de commandement, du niveau stratégique au niveau tactique, doivent être plus impliquées.
Databáze: OpenAIRE