Performativité des genres oraux dans la ville de Bobo‑Dioulasso lors de l’insurrection d’octobre 2014 au Burkina Faso
Autor: | Alain Sanou |
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Rok vydání: | 2019 |
Předmět: | |
Zdroj: | Cahiers de littérature orale. :55-79 |
ISSN: | 2266-1816 0396-891X |
DOI: | 10.4000/clo.5796 |
Popis: | L’incendie de la mairie centrale de la ville de Bobo‑Dioulasso reste la marque visible des journees insurrectionnelles d’octobre 2014, comme ce fut le cas de l’Assemblee nationale pour la ville de Ouagadougou, la capitale. Les autorites municipales, depuis leur installation en fevrier 2001, sont l’objet d’une vive contestation des Bobolais et plus particulierement des autochtones bobo a cause de la gestion controversee de la question fonciere. Cet article, resultat d’une enquete sur les genres oraux dans la ville de Bobo‑Dioulasso avant et apres l’insurrection d’octobre 2014, montrera que, depuis l’an 2000, certains genres oraux bobo ont ete le receptacle de cette contestation sociale. Au fil des ans, en lien avec le contexte caracterise par une situation conflictuelle, sont apparus des chansons, des contes et des recits oraux, qui exprimaient une revolte et par la suite, appelaient ouvertement au renversement du regime de Blaise Compaore. La concomitance de cette production orale qui s’est creee au rythme des crises sociales ayant abouti a l’insurrection permet de s’interroger sur les liens entre la parole et l’action a partir du point de vue autochtone, c’est‑a‑dire celui d’un groupe social qui s’est retrouve dans une situation de « subalterne ». L’efficacite de cette parole du fait meme des circonstances de sa production devait produire des effets car elle relevait desormais du registre de la malediction. L’article explore les conditions dans lesquelles cette parole de subalterne exprime sa defiance du pouvoir par la mutation d’une parole patrimoniale vers une parole qui en appelle a des actes. |
Databáze: | OpenAIRE |
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