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Resume La Martinique voit chaque hiver un nombre croissant de voiliers en provenance d’Europe, d’Amerique du Nord et du Sud y faire escale. Cette population meconnue cumule les risques sur le plan medical du fait de son moyen de transport, des zones qu’elle traverse et de son isolement. Il n’existe aucune publication sur cette population. Le but de cette etude est de mieux connaitre cette population habitant une grande partie de l’annee sur des bateaux a voile croisant aux Antilles et, en particulier, d’etudier l’epidemiologie des lesions traumatiques et des pathologies osteo-articulaires et d’essayer d’en deduire des moyens de prevention. Ce travail a ete realise a partir de l’interrogatoire de 100 equipages de voiliers de croisiere en escale a la Martinique de decembre 2001 a mai 2002. Les donnees ont ete recueillies a l’aide d’un questionnaire lors d’un entretien singulier d’une heure environ avec l’un des auteurs (F.M.). Pour etre inclus dans l’etude il fallait etre francophone, vivre a bord 6 mois par an au minimum. La population etudiee se repartie en 3 effectifs : 1/3 des equipages a quitte l’Europe depuis moins d’un an. 1/3 navigue depuis de nombreuses annees autour du monde. 1/3 effectue chaque annee une transhumance le long de l’archipel des Petites Antilles. Il y a eu 56 cas de traumatismes recenses, 20 cas concernaient le membre superieur et 20 cas le membre inferieur, 7 cas l’atteinte de la tete et du cou. Il y a eu 19 brulures dont 11 photo-induites et 8 accidentelles, et 16 infections cutanees qui se sont compliquees d’arthrites dans 3 cas. Il a ete note aussi 10 lombosciatalgies et 4 pathologies tendineuses de type microtraumatisme sportif. Cette etude nous a permis de montrer que les endroits a risque sur un bateau sont surtout le pont, que la frequence des traumatismes est, en fait, fonction de l’experience des equipages et en particulier en rapport inverse avec le nombre de milles parcourus. Les atteintes du membre inferieur interessent surtout le pied. Le port de chaussure permettrait d’eviter plus de la moitie des traumatismes. Au membre superieur, la main est la plus touchee. Un capot de descente permettrait d’eviter les traumatismes crâniens dus a la bome. Bien que tous les equipages soient sensibilises a la protection solaire, l’equipement du bateau en bimitop serait une mesure de protection bien utile. Un guindeau meme mecanique permettrait d’eviter les plaies des mains ainsi que les lombalgies aigues. Enfin, le traitement soigneux de toutes les plaies jusqu’a guerison complete permettrait d’eviter les surinfections cutanees, si frequentes, dans ce milieu marin. Si les pathologies des marins professionnels et des equipages de course au large sont bien etudiees, celles du plaisancier a la voile le sont peu, alors que cette population est en augmentation et qu’elle doit assurer seule, le plus souvent, une totale autonomie en particulier medicale. |