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Introduction Le syndrome de Claude Bernard-Horner (CBH) traduit une lesion de la voie oculosympathique en un point quelconque de son trajet, une pluralite etiologique deroutante pour le clinicien, notamment lorsque ce syndrome est relaye au second plan. Observation Un homme de 56 ans, ancien chauffeur routier, fumeur a raison de 36 paquet-annee, connu pour maladie de Crohn et une cervicarthrose est adresse aux urgences dans un etat stuporeux pour des cephalees, eclipses et flou visuels d’installation aigue. L’examen clinique objectiva : une HTA a 220/90mmhg resistante au traitement et une retinopathie hypertensive bilaterale. Un syndrome CBH a droite fut egalement constate. L’IRM cerebrale retrouva des hyper signaux T2 et FLAIR parieto-occipitaux et du cervelet ainsi qu’un hematome parietal droit. Sequence T1 avec suppression de graisse etait normale. Le bilan d’exploration revela une occlusion totale de l’artere renale gauche. Ce tableau d’encephalopathie hypertensive aigue evolua favorablement sous tritherapie anti-hypertensive. Pour autant, le syndrome CBH persista et le patient decrivait en plus d’une anhidrose de l’hemiface et thoracique droite, une nevralgie cervico-brachiale homolaterale. Devant ce syndrome de Pancoast-Tobias une TDM thoracique est effectuee revelant une masse expansive thoracique apicale droite. Le patient fut oriente en pneumologie pour une prise en charge specialisee. Discussion Devant la presentation initiale d’un CBH douloureux, l’urgence etait d’eliminer une dissection carotidienne par l’imagerie. La localisation parietale de l’hematome et l’absence d’effet de masse sur l’hypothalamus, ne pouvait expliquer ce syndrome. Par ailleurs, le caractere homolateral au CBH de la nevralgie cervico-brachiale permettait d’evoquer un syndrome de Pancoast-Tobias. Notons egalement un signe semiologique precieux qu’est l’anhidrose, tres suggestive d’une lesion des fibres pre-ganglionnaires. Conclusion Bien que la priorite fut a la promptitude devant un tableau d’urgence vasculaire, un CBH impose un raisonnement clinique precis, dicte par l’histoire et le terrain du patient afin de ne pas meconnaitre une menace vitale sous-jacente. |