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La production hydroélectrique et le développement hydroagricole sont les motivations les plus fréquentes des projets récents en Afrique subsaharienne. En zone sahélienne où la topographie est généralement peu marquée, l’hydroélectricité est pénalisée par le fait que la chute est le plus souvent assurée par le barrage lui-même faute de chute naturelle à valoriser. Le régime hydrologique se caractérise par une saison sèche et une saison humide, imposant une cuvette de régulation importante et donc de forts impacts environnementaux et socioéconomiques (perte de cultures traditionnelles sur les terres fertiles de la plaine inondable, réduction des zones humides et des services qu’elles rendent à l’ensemble des activités, déplacement de population importants, forte évaporation…). La synergie avec le développement agricole et la sauvegarde des cultures traditionnelles est problématique car le planning des lâchures agricoles entre en conflit avec l’optimisation énergétique. Or ces régions possèdent un important potentiel solaire et le coût du kWh solaire est aujourd’hui inférieur à celui de l’hydroélectricité dans le contexte sahélien. L’association d’une centrale solaire (flottante ou à terre) et d’un barrage hydroélectrique permet d’optimiser la performance socioéconomique et environnementale. À travers des exemples, l’article montre l’intérêt de revisiter les projets pour les adapter aux conditions actuelles où les impacts socioéconomiques des retenues sont désormais au coeur des préoccupations et où l’énergie solaire s’impose comme une composante majeure du mix énergétique. |