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Resume Introduction Comme il existe une jurisprudence condamnant le defaut d’information au patient conducteur, nous proposons aux patients cliniquement stabilises des seances d’education therapeutique. Un simulateur de conduite d’auto-ecole est utilise comme outil. Cependant, il n’existe pas de moyen pour differencier l’influence du traitement medicamenteux de l’influence de la pathologie sur la conduite et aider l’equipe medicale a proposer un avis. Un score appele score des pictogrammes, qui est le total des niveaux de risque conduite de tous les medicaments prescrit, est calcule. Le score pictogramme est ensuite compare pour chaque patient au score de conduite obtenu sur le simulateur. Materiel et methodes Quinze patients ambulatoires stabilises (depressifs, bipolaires ou schizophrenes), (8H, 7F, de 50,67 ± 6,53 ans), possedant un permis de conduire B depuis 29,53 ± 8,16 ans, sans pathologie somatique et ne recevant que des psychotropes a des posologies therapeutiques, ont donne leur consentement. Le score de conduite obtenu sur le simulateur est compare a la moyenne d’un groupe de 15 sujets sains temoins (8H et 7F de 32 ± 8,67 ans et 13,07 ± 7,94 ans de permis) ne prenant aucun medicament a l’exception d’une contraception hormonale pour les femmes. La formule du score du total des pictogrammes est la somme des niveaux reglementaires des « pictogrammes conduite » ponderes de tous les medicaments psychotropes presents sur l’ordonnance de chaque patient. Resultats La moyenne des scores sur simulateur de conduite du groupe des patients est significativement inferieure a celles du groupe de sujets sains temoins avec respectivement 64,67 ± 10,40 (32 a 82) et 79,67 ± 6,84 (62 a 92) (p = 0,0018). Si 20 % des patients de notre echantillon ont echoue (score ≤ 50/100), 74 % ont des capacites de conduite sur simulateur comparables aux temoins. Sur les 12 derniers mois precedant l’etude, les patients n’ont comme antecedents que des accidents de la voie publique alors que les temoins n’ont que des contraventions pour exces de vitesse. Les medecins psychiatres, dont un medecin certifie pour le controle medical du permis de conduire, estiment que la seance pousse le patient a progresser « a contresens », il surmonte ses propres « interdits » interiorises par ses apprehensions en situation de conduite. Le score des pictogrammes de l’ordonnance peut permettre de mesurer le niveau de risque de la polymedication. Il est analyse en tenant compte du type de molecule, de la posologie, du delai ecoule depuis l’initiation du traitement, du delai ecoule depuis la derniere prise, de l’âge du patient et du diagnostic. Pour un score psychotrope superieur a 17, on observe une degradation du score sur simulateur de conduite et potentiellement un seuil de risque a prendre en compte. Conclusion Au total, la prise de medicaments psychotropes n’est pas obligatoirement synonyme d’inaptitude a conduire, y compris pour des traitements de niveau 3. Le score des pictogrammes de l’ordonnance systematiquement effectue par questionnement de donnees (data mining) permet au patient de se situer sur une echelle de risque. Il permet d’orienter les patients avec un score superieur ou egal a 17 vers une seance d’education therapeutique. Le score des pictogrammes de l’ordonnance ne rend compte que de l’effet traitement. Compare au score de conduite sur simulateur, il peut permettre de differencier les effets lies a la pathologie de ceux des psychotropes. Il peut permettre une reevaluation du traitement pour les patients devant conduire. Il ne se substitue pas aux tests psychotechniques, mais peut les completer dans un dimensionnement elargi et medicalise. Les personnels soignants sont sensibilises au risque conduite et disposent d’un critere objectif pour informer les patients avant leur sortie temporaire ou definitive d’hospitalisation. Il permet aussi de les orienter vers un avis medical, pharmaceutique complementaire. |