Antibiothérapie et résistance aux antibiotiques : enquête connaissances–attitudes–pratiques auprès de prescripteurs hospitaliers

Autor: V. Rahajamanana, M. Andriamalala, M. Randria
Rok vydání: 2020
Předmět:
Zdroj: Médecine et Maladies Infectieuses. 50:S48-S49
ISSN: 0399-077X
DOI: 10.1016/j.medmal.2020.06.090
Popis: Introduction La resistance bacterienne aux antibiotiques est aujourd’hui un fleau mondial. L’un des facteurs favorisant son emergence est l’usage irrationnel de ces antibiotiques. Or, les donnees sur leur utilisation sont encore insuffisantes voire inexistantes dans les pays en developpement. D’ou l’objectif de cette etude qui a ete d’evaluer la connaissance des prescripteurs et de determiner leur attitude et leur pratique sur l’usage des antibiotiques et le phenomene d’antibioresistance. Materiels et methodes Une enquete transversale de type connaissances–attitudes–pratiques sous forme de questionnaire auto-administre a ete menee aupres de medecins titulaires et internes de specialite de 5 centres hospitaliers universitaires (CHU) publics, durant une periode de 3 mois, allant de fevrier a mai 2019. Resultats Quatre-vingt-dix-sept questionnaires ont ete remplis (taux de reponse de 92,10 %). La connaissance sur l’usage rationnel des antibiotiques a ete moderee (score moyen de 8,63 sur 13 points). Seuls 45,36 % (n = 44) des prescripteurs ont recu une formation l’annee precedente. Les medecins generalistes, dont le score moyen a ete le plus faible (8,14 sur 13 points), ont ete les moins formes (taux de formation de 36 %, 18 formes sur 50). L’antibioresistance a ete reconnue comme probleme urgent dans le pays (89,69 %, n = 87) mais moins dans la pratique quotidienne (85,57 %, n = 83). La totalite des prescripteurs ont reconnu l’automedication comme facteur a l’origine de l’emergence de la resistance dans la capitale. L’usage excessif des antibiotiques dans l’agriculture et l’elevage a ete le facteur le moins incrimine (46,39 %, n = 45). Les examens bacteriologiques ont constitue le premier element guidant dans la demarche de prescription (100 %, n = 97). Trente-cinq pour cent des participants (35 %, n = 34) ont admis la mauvaise qualite de certains antibiotiques disponibles au sein de leur hopital et 40,21 % (n = 39) ont declare que certains patients reclamaient eux-memes une prescription. L’integralite des participants s’attendent a l’elaboration de protocoles therapeutiques nationaux. Seuls 74,23 % (n = 72) ont reconnu le role du pharmacien dans la promotion du bon usage des antibiotiques. Conclusion Cette etude a permis de fournir les premieres donnees sur la prescription des antibiotiques dans les CHU du pays. Un manque de connaissance sur le bon usage de ces molecules du a l’insuffisance de formation a ete constate. Le besoin d’elaboration de protocoles therapeutiques guidant dans la pratique quotidienne a egalement ete ressenti. Cette etude ouvre ainsi la voie a la prise de mesures ciblees pour la suite de la lutte contre la resistance aux antibiotiques.
Databáze: OpenAIRE