Le philosophe Alain et l'école républicaine : du culte de l'enfance à la culture de l'homme

Autor: Vian, Thibault
Přispěvatelé: Centre de recherche interuniversitaire, Expérience, Ressources Culturelles, Education (EXPERICE), Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (UP8)-Université de Pau et des Pays de l'Adour (UPPA)-LABEX ICCA, Université Paris 13 (UP13)-Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université de Paris (UP)-Université Sorbonne Paris Nord-Université Paris 13 (UP13)-Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université de Paris (UP)-Université Sorbonne Paris Nord-Université Sorbonne Paris Nord
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2020
Předmět:
Popis: Dans l’Histoire de mes pensées, Alain (Emile Chartier) se souvient d’une enfance « sotte comme elles sont toutes », et en particulier de la découverte de la géométrie, puis de la guérison de toutes les frayeurs et des fantômes, avec une brusque irréligion succédant à de pieuses pratiques. Jusqu’en 1881, Emile suit ses études à Mortagne même, dans un jardin d’enfants puis à l’école des jeunes garçons de « Madame Laurent » ; enfin au collège catholique de la ville. Mais « Emile n’échappe pas à la sévérité de l’éducation de son temps, d’autant qu’il se révèle d’un caractère turbulent. On le met alors au ‘‘cachot’’ mais l’enfant prend plutôt bien la punition qu’il transforme en sieste ». Puis c’est surtout l’abbé Poupard qui retient toute l’attention du jeune Emile, comme Alain le raconte dans son Journal en 1938 : « L’abbé Poupard qui, me tenant en punition dans sa chambre, tout à coup venait me regarder, rallumait sa colère et me donnait deux grandes gifles (…) et moi je me vengeais en versant trop d’eau dans le vin de messe. Mais bah il s’en apercevait et ne buvait qu’un demi-calice. Nous étions, il me semble, très Moyen-âge ». C’est encore l’insolence du jeune Emile, et les caricatures qu’il faisait de cet abbé Poupard, « un grand au grand nez » qui n’avait pas trente ans, qui demeurent la cause de cette punition. Au-delà de son caractère strictement anecdotique, cet ensemble de faits annonce la critique d’Alain à l’égard de la future école républicaine, dont la discipline demeure tout aussi excessive, puis son adhésion nuancée, entre 1907 et 1912, à l’éducation nouvelle. Alain est alors partisan de l’expression spontanée et de la créativité, contre ce qui précisément étouffe l’émancipation : « Quand les enfants commencent à chanter, on les envoie à l’école, où ils apprennent à parler comme des académiciens (…). Tout l’enseignement travaille à tuer l’improvisation (…). La jeunesse est mise en prison (…) ». Comment la jeunesse d’Alain annonce-t-elle sa philosophie de l’enfance et de l’éducation, ainsi que son ambivalence à l’égard de l’école républicaine ?
Databáze: OpenAIRE