Déstructurer le récit restructuration : mise en scène et mise en jeu au Lucernaire
Autor: | Marie-Astrid Le Theule, Jean-luc MORICEAU, Yannick Fronda |
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Přispěvatelé: | Télécom SudParis & Institut Mines-Télécom Business School, Médiathèque, Laboratoire interdisciplinaire de recherche en sciences de l'action (LIRSA), Conservatoire National des Arts et Métiers [CNAM] (CNAM), HESAM Université (HESAM)-HESAM Université (HESAM), Département Droit, Economie et Finances (DEFI), Télécom Ecole de Management (TEM)-Institut Mines-Télécom [Paris] (IMT)-Institut Mines-Télécom Business School (IMT-BS), Institut Mines-Télécom [Paris] (IMT), Institut Mines-Télécom [Paris] (IMT)-Télécom Ecole de Management (TEM)-Institut Mines-Télécom Business School (IMT-BS) |
Jazyk: | francouzština |
Rok vydání: | 2012 |
Předmět: |
[SHS.MUSIQ] Humanities and Social Sciences/Musicology and performing arts
[SHS.MUSIQ]Humanities and Social Sciences/Musicology and performing arts Récits [SHS.GESTION]Humanities and Social Sciences/Business administration Restructurations Performativité Theatre [SHS.GESTION] Humanities and Social Sciences/Business administration |
Zdroj: | Actes Arts et restructuration Arts et restructuration Arts et restructuration, Mar 2012, Paris, France HAL |
Popis: | National audience; Subvention. En 2003 nous assistons à une pièce de théâtre qui met en scène le dialogue impossible entre d'une part des représentants du ministère de la culture et de la Ville de Paris et d'autre part le directeur d'un théâtre qui fait une grève de la faim pour tenter de sauver " sa " subvention. Nous découvrons peu après que l'acteur qui joue le rôle de directeur est le directeur même du théâtre dans lequel la pièce est " jouée " et que ce directeur a lui-même entamé une grève de la faim pour sauver " sa " subvention. La pièce met en abîme ce qui est " abimé " par une restructuration de l'aide à la création dramatique. Quelles possibilités ont les acteurs de déjouer cette restructuration ? Que peut une mise en scène et une mise en jeu de la vie dramatique de ce lieu d'art dramatique ? La grève de la faim semble la dernière possibilité de dire pour une parole qu'on n'écoute plus. La grève de la faim, à la fois en scène et en acte, nous rend spectateur, nous donne à contempler, la structure du récit de la restructuration. Le discours de la restructuration apparaît comme monologique (le dialogue est rejeté), monolingue (la langue de l'équilibre budgétaire est la langue dominante) et a la forme d'un récit fermé (l'histoire nous est contée avec un début, des étapes, une fin, des personnages et un intrigue fixés) - cf. D. Boje (2011). Ce récit distribue des places, des capacités d'actions (agency) et des logiques audibles. Plus qu'un langage de gestion, il est un langage de maîtrise absolue. Mais d'une part ce récit-restructuration exclut tout un ensemble d'autres logiques et structures (le fait que la valeur d'une création ne se mesure pas au nombre d'entrées sur le moment, tout le rôle social du théâtre ainsi que le bouillonnement brouillon duquel souvent émerge le nouveau…). D'autre part il est aveugle à toutes les conséquences médiates qu'il génère et refuse d'en rendre compte dans ses comptes. Parmi les questions que cet événement soulève, il y a celle de la possibilité pour les mondes de l'art de déjouer la toute cohérence des récits-restructuration, d'y insérer d'autres voix, de multiplier les formes de récit, de peser sur des décisions qui semblent déjà faites. Ici comment rendre les performances performatives, c'est-à-dire capables d'engendrer des effets sur le cours des événements ? Un débat a ainsi eu lieu entre deux personnages clés de cette résistance à la restructuration. Est-ce que mettre en scène le combat, dans la tradition d'un théâtre engagé, est aujourd'hui pour ces questions de restructuration une possibilité effective ? Ou est-il plus efficace d'agir hors scène, quitte à mettre en jeu sa propre vie, transformant la situation en une sorte de performance dramatique ? Quelle (re)distribution des rôles (entre acteurs, auteurs, spectateurs, mécènes…), quel (re)partage du sensible (Rancière, 2010) sont impliqués ? Une autre des questions soulevées est celle de la peut-être trop rapide opposition entre art et gestion. L'art et le management seraient deux mondes aux valeurs, habitus et logiques en opposition (Chiapello, 1998) ou le (néo)management aurait récupéré la force de la critique artiste comme puissance mobilisatrice à son profit (Boltanski & Chiapello, 1999). Mais ce n'est pas la gestion qui est rejetée par les artistes dans le conflit, elle est jugée indispensable voire utilisée comme légitimation de la justesse des orientations prises. Par ailleurs des gestionnaires sont souvent placés en situation de décideurs pour des choix à fortes implications artistiques (Le Theule, 2010). C'est la forme de récit monologique et fermé qui est dénoncé et qui apparaît au plus clair lors de telles restructurations. Nous voudrions ainsi montrer comment la restructuration a tendance à se clore dans un récit à la structure monolingue, monologique et fermée et discuter les possibilités pour le monde artistique, lorsqu'il est soumis à un tel récit, de jouer avec, de déjouer, rejouer, et peut-être enjouer un tel discours. Présentation Notre présentation débutera par la présentation de quelques scènes filmées de la pièce Subvention, puis en mettant en regard analyses théoriques, exemples et interviews des acteurs du conflit, nous essaierons à la fois de faire sentir les conséquences d'un récit-restructuration clos et de multiplier les voix et points de vue pour déstructurer ce récit et laisser entrer d'autres logiques et lignes de fuite. Cette recherche se fonde sur une enquête de type ethnographique menée sur une année dans le théâtre en question. Nous misons sur une présentation d'une vingtaine de minutes, s'ouvrant par une projection de 4 - 5 mn, et ensuite alternant sur un rythme rapide extraits d'entretien, mises en évidence de points de vue, débats et questions théoriques, débats et questions de société, portés par des voix différentes. La présentation sera elle-même à mi-chemin entre la présentation académique de conférence et la performance. Un temps de débat avec les participants serait bienvenu. Nous préférerions beaucoup présenter le samedi (ou le vendredi soir). Nous avons besoin d'un lieu où des projections sont possibles (donc non exposé à la lumière directe du soleil). Nous apprécierions d'avoir un vidéoprojecteur et des enceintes acoustiques. Des micros ne semblent pas utiles. Boje D., 2008, Storytelling Organizations, Sage Publications. Boltanski L. & Chiapello E., 1999, Le Nouvel esprit du capitalisme, Paris : Gallimard. Chiapello E., 1998, Artiste versus Manager, Paris: Métailié. Le Theule M.A., 2010, Passeurs de création : Gestionnaires des organisations culturelles, Paris : Vuibert. Rancière J., 2000, Le partage du sensible, Paris : La Fabrique. |
Databáze: | OpenAIRE |
Externí odkaz: |