Essais en économie politique et publique

Autor: Tricaud, Clémence
Přispěvatelé: Centre de Recherche en Économie et Statistique (CREST), Ecole Nationale de la Statistique et de l'Analyse de l'Information [Bruz] (ENSAI)-École polytechnique (X)-École Nationale de la Statistique et de l'Administration Économique (ENSAE Paris)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Institut Polytechnique de Paris, Bruno Crépon, Pierre Boyer
Jazyk: angličtina
Rok vydání: 2020
Předmět:
Zdroj: Economics and Finance. Institut Polytechnique de Paris, 2020. English. ⟨NNT : 2020IPPAX019⟩
Popis: This dissertation lies at the intersection of Political Economy and Public Economics. It combines quasi-experimental designs with administrative data to understand the determinants and consequences of citizen and policymaker behavior.The first two chapters, in collaboration with Vincent Pons, study the behavior of voters in elections. In Chapter 1, we assess the extent to which voters behave expressively or strategically and the consequences it has on electoral results. Using a regression discontinuity design (RDD) around the qualification threshold for the runoff of two-round elections in France, we compare electoral results when two or three candidates compete. We find that a third candidate's presence substantially increases participation and reduces the vote share of the top two candidates. Crucially, in about 1/5 of the elections, the presence of a third candidate causes the loss of the candidate among the top two that is ideologically closest to her. Hence, we show that the plurality rule often leads to suboptimal outcomes, because many voters value voting expressively over voting strategically.Chapter 2 investigates which type of information affects voter and candidate behavior, focusing on one specific piece of information: candidate rankings. Building on the data collected for the first project and digitizing electoral results for older elections, we isolate the impact of first-round rankings on second-round outcomes. We use an RDD in French local and parliamentary elections, where up to three or four candidates can qualify for the second round. Results show that arriving marginally first, second, or third in the first round has large effects on a candidate’s likelihood of running and winning in the second round. These results remain strong even when only two candidates qualify (and thus there is no need for coordination), suggesting that the desire to vote for the winner is an important driver of voter behavior.Chapter 3 studies the behavior of policymakers and seeks to understand mayors’ reluctance to cooperate over local public policies. Exploiting a 2010 reform in France that forced non-integrated municipalities to join an intermunicipal community, I assess the causal impact of integration on municipalities that were reluctant to cooperate. I provide new evidence that resistance is driven by local costs of integration: urban municipalities resisted integration to prevent further housing construction, while rural municipalities resisted to avoid losing local public services. Using a difference-in-differences strategy, I first find that municipalities forced to enter a community experienced a large increase in the number of building permits delivered per year. Consistent with NIMBYsm (Not In My BackYard) explaining urban municipalities' resistance, this effect is driven by high-demand and densely built municipalities, where a rise in construction is the most likely to create congestion. Second, exploiting new data on daycare facilities and public libraries, I show that rural municipalities forced to enter a community experienced a decrease in the number of facilities available in their territory. Finally, I find that resisting municipalities benefited from a greater access to public transport and higher fiscal revenues after integration, but that these benefits were not high enough to compensate for the costs of integration.; Cette thèse s'inscrit dans les domaines de l'Économie Politique et Publique. À travers l'utilisation de méthodes quasi-expérimentales et de données administratives, son objectif est d’atteindre une meilleure compréhension du comportement des citoyens et des élus.Les deux premiers chapitres, en collaboration avec Vincent Pons, étudient le comportement des électeurs. Le premier chapitre évalue dans quelle mesure les électeurs votent de manière expressive ou stratégique et les conséquences sur les résultats électoraux. Nous exploitons le seuil qui détermine la qualification des candidats pour le second tour des élections législatives et cantonales françaises. En utilisant la méthode de la régression sur discontinuités (Regression Discontinuity Design RDD), nous comparons les résultats électoraux selon que deux ou trois candidats se présentent. Les résultats montrent que la présence d'un troisième candidat augmente significativement la participation électorale et réduit le nombre de voix obtenue par les deux premiers candidats. Surtout, dans environ 1/5ème des élections, la présence d'un.e troisième candidat.e provoque la perte du candidat qui, parmi les deux premiers, était le plus proche idéologiquement. Nous montrons ainsi qu'une large fraction des électeurs préfère voter expressivement plutôt que stratégiquement et que, dans ce contexte, la règle majoritaire conduit souvent à des résultats sous-optimaux.Le deuxième chapitre explore le type d’information susceptible d'affecter le comportement des électeurs et des candidats, en évaluant l'impact d'une information spécifique: le classement des candidats. En utilisant une RDD, nous isolons l'impact du classement des candidats au premier tour sur les résultats du second tour, au sein d'élections françaises où jusqu'à trois ou quatre candidats peuvent se qualifier pour le second tour. Nous montrons qu'être classé.e marginalement premier.ère, deuxième ou troisième au premier tour augmente significativement la probabilité qu’un.e candidat.e maintienne sa candidature au second tour et gagne. L’impact reste significatif même lorsque deux candidats seulement se qualifient (et qu'il n'y a donc pas de place pour le vote stratégique), ce qui suggère que le désir de voter pour le.a vainqueur.e joue un rôle clé dans la décision de vote des électeurs.Le troisième chapitre étudie le comportement des élus et en particulier la réticence des maires à coopérer en matière de politiques publiques. J’exploite la loi de 2010, qui en France, a forcé les communes non intégrées à rejoindre une intercommunalité. J’étudie l’impact causal de leur intégration en utilisant la méthode des doubles différences. Mes résultats montrent que les communes résistaient afin d'échapper aux conséquences économiques locales de l'intégration: les communes urbaines résistaient afin d'éviter la construction de nouveaux logements, tandis que les communes rurales résistaient afin d'éviter la perte de services publics locaux. Je constate premièrement que les communes contraintes d'entrer dans une intercommunalité ont connu une augmentation significative du nombre de permis de construire délivrés par an. Cet effet se manifeste principalement dans les communes densément construites et qui font face à une forte demande immobilière: des communes où davantage de constructions accentuerait la congestion, et dans lesquelles les résidents ont donc de forte chance d’être sujets au syndrome NIMBY (Not In My BackYard). Deuxièmement, je montre, à travers l’exploitation de données sur les crèches et bibliothèques municipales, que les communes rurales ont subi une diminution du nombre de services publics de proximité. Enfin, les résultats révèlent que les communes forcées de s'intégrer ont bénéficié de revenus fiscaux plus élevés et d'un meilleur accès aux transports publics, mais que ces bénéfices n'étaient pas suffisants pour compenser les effets négatifs de l'intégration.
Databáze: OpenAIRE