Funerary practices and spectrality of colonial spaces in globalisation in Kisumu, Kenya

Autor: Mercurol, Quentin
Přispěvatelé: Laboratoire Architecture, Ville, Urbanisme, Environnement (LAVUE), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université Paris Nanterre (UPN)-Ministère de la Culture (MC)-Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (UP8)-École nationale supérieure d'architecture de Paris Val-de-Seine (ENSA PVDS)-École nationale supérieure d'architecture de Paris-La Villette (ENSAPLV), Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (UP8)-École nationale supérieure d'architecture de Paris-La Villette (ENSAPLV), HESAM Université - Communauté d'universités et d'établissements Hautes écoles Sorbonne Arts et métiers université (HESAM)-HESAM Université - Communauté d'universités et d'établissements Hautes écoles Sorbonne Arts et métiers université (HESAM)-Université Paris Nanterre (UPN)-École nationale supérieure d'architecture de Paris Val-de-Seine (ENSA PVDS)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Ministère de la Culture (MC)
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2019
Předmět:
Zdroj: Géographie et cultures
Géographie et cultures, L'Harmattan, 2018, pp.55-74. ⟨10.4000/gc.7265⟩
Géographie et cultures, 2018, 106, pp.55-74. ⟨10.4000/gc.7265⟩
ISSN: 1165-0354
2267-6759
DOI: 10.4000/gc.7265⟩
Popis: Kisumu, troisième ville du Kenya située sur les rives du lac Victoria, présente un paysage funéraire dual, où s’opposent la concentration des tombes dans de rares cimetières au centre-ville et leur dispersion dans les faubourgs de la ville dans une multitude d’espaces domestiques. Nous proposons d’aborder cette dualité, dont la genèse se trouve dans la construction locale de l’État colonial, à partir de la notion derridienne de spectralité, que l’on comprend comme la manifestation de traces à la fois visibles et invisibles du passé dans le temps présent, qui réapparais­sent malgré leur refoulement leur occultation et la nature ponctuelle et inachevée de leur apparition. Bien plus qu’un sédiment du temps, cette dualité spatiale des pratiques funéraires est aujourd’hui mobilisée à mesure que la ville de Kisumu devient l’un des lieux où s’illustre la prolifération à l’échelle mondiale des agendas urbains centrés sur la compétitivité internationale. Les spectres des espaces colo­niaux sont alors convoqués dans les pratiques funéraires contemporaines. On lit à travers elles la manière dont les faces urbaines et rurales de la construction locale de l’État colonial fournissent un répertoire de discours et d’actions pour soutenir ou contester les politiques d’arrimage de la ville au monde. Cette référence coloniale – bien qu’occultée et refoulée par les acteurs en présence – projette les injustices et les conflits coloniaux dans le présent global, pour hanter la formulation d’un futur urbain qui n’arrive pas à se défaire d’un passé colonial qui le leste. Kisumu, Kenya’s third largest city on the shores of Lake Victoria, presents a dual funerary landscape, where the concentration of graves in rare cemeteries in the city centre and their dispersion in the suburbs of the city in a multitude of domestic spaces are opposed. We propose to approach this duality, whose genesis lies in the local construction of the colonial state, from the derridian notion of spectrality, which is understood as the manifestation of both visible and invisible traces of the past in the present time. Those traces reappear despite their repression, their occultation and the punctual and unfinished nature of their apparitions. Much more than a sediment of time, this spatial duality of funeral practices is now mobilised as the city of Kisumu becomes one of the places which illustrates the proliferation on a global scale of urban agendas centred on international competitiveness. The spectres of colonial spaces are then called into contemporary funeral practices. Through them we read how the urban and rural faces of the construction of the local colonial state provides a repertoire of discourse and actions to support or challenge the city’s projection into the globalisation process. This colonial reference – although hidden and repressed by the actors involved – projects colonial injustices and conflicts into the global present, in order to haunt the formulation of an urban future that is unable to get rid of a colonial past that weighs it down.
Databáze: OpenAIRE