Territorial development, indisciplines of self-referentiality. An improbable epistemology. Habilitation to Conduct Researches - Volume 1
Autor: | Thiard, Philippe |
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Přispěvatelé: | LAB'URBA (LAB'URBA), Université Paris-Est Marne-la-Vallée (UPEM)-Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne - Paris 12 (UPEC UP12), Université de Pau et des Pays de l'Adour, UMR 5319- CNRS PASSAGES, Domaine universitaire, Institut Claude Laugénie, 64000 Pau, Dominique Rivière, Thiard, Philippe |
Jazyk: | francouzština |
Rok vydání: | 2019 |
Předmět: |
Spatial economics
[SHS.ARCHI]Humanities and Social Sciences/Architecture space management Approche cognitive des politiques publiques [SHS.GEO] Humanities and Social Sciences/Geography économie territoriale Aménagement du territoire − France Référentiel d'action publique [SHS.GEO]Humanities and Social Sciences/Geography [SHS.ECO]Humanities and Social Sciences/Economics and Finance [SHS.SCIPO]Humanities and Social Sciences/Political science Territorial development Développement territorial Spatial planning policies [SHS.ARCHI] Humanities and Social Sciences/Architecture space management [SHS.ECO] Humanities and Social Sciences/Economics and Finance [SHS.SCIPO] Humanities and Social Sciences/Political science |
Zdroj: | Architecture, aménagement de l'espace. Université de Pau et des Pays de l'Adour, UMR 5319-CNRS PASSAGES, Domaine universitaire, Institut Claude Laugénie, 64000 Pau, 2019 |
Popis: | Longtemps chasse gardée des économistes spatiaux et des aménageurs, sous le regard distancié et peu impliqué des géographes devant un objet somme toute assez peu géographique, le développement local/territorial entendu dans sa dimension politique est le premier point de focalisation de cette HDR, la science politique n’ayant livré qu’assez peu de travaux le concernant de manière directe. A partir d’un emprunt aux approches cognitives des politiques publiques et notamment à la théorie des référentiels d’action publique dont les fondements ont connu quelques évolutions avec les publications les plus récentes de Pierre Muller sur ce sujet, il est proposé de considérer le développement territorial à travers ce prisme afin d’en renouveler l’épistémologie improbable, dans une perspective spécifiquement foucaldienne. Pour celle-ci, l’action publique est par postulat la traduction d’une gouvernementalité de la société qui serait à la fois auto-référentielle (les sociétés modernes se pensent par rapport à elles-mêmes) et auto-réflexive (les sociétés modernes mettent en place des instruments, des dispositifs, des mécanismes délibérés et réfléchis qui contribuent à agir sur le monde et à les transformer elles-mêmes en retour). Le cheminement méthodologique induit permet de montrer qu’avant d’exister pour lui-même à travers cet ancrage théorique particulier, le développement territorial est surtout un moment singulier (le tournant des années 2000) d’une politique nationale elle-même singulière – si on se réfère au cas français –, celle de l’aménagement du territoire. Ce moment forme d’ailleurs une séquence originale parmi d’autres séquences, dans la succession des cycles d’action et des référentiels propres à cette politique. Les outils cognitifs mobilisés par les politistes de ce courant de pensée se révèlent ici d’une grande plasticité en ce qu’ils facilitent une formalisation convaincante des référentiels « aménagistes » sur le temps long, à rebours d’autres interprétations de l’aménagement du territoire proposées jusqu’à présent, comme celle de Gilles Massardier par exemple qui se réfère principalement à la théorie du chaos, mais plutôt convergente avec certains travaux d’historiens. Dans une lecture du développement territorial qui ne serait plus stato-centrée, l’approfondissement de l’analyse révèle que la science politique peine en fait à aborder le développement territorial autrement qu’en consistance – c’est-à-dire autrement qu’à travers l’ensemble des processus et instruments d’action qu’il mobilise dans un cadre qui se trouve être interactionniste et pluraliste par nature. D’où la nécessité d’un ancrage épistémologique qui équilibre science politique, économie et géographie, l’économie et la géographie assumant un rôle de montée en substance, à travers les régimes de réflexivité qui leur sont propres (régime spatial et régime de développement notamment). Les « indisciplines » de l’autoréférentialité du développement territorial muent alors en un cadre « métadisciplinaire » d’intellection, pour reprendre une catégorie proposée par Edgar Morin, les disciplines convoquées pouvant, grâce à une formalisation systémique des processus territorialisés de développement, s’articuler plus méthodiquement les unes aux autres. En tant qu’action décentrée – au regard de modes de faire qui seraient centralisés –, le développement territorial ne s’appuie plus guère sur des référentiels précis, pas plus qu’il ne traduirait des référentiels locaux. Il se fonde plutôt sur des références qui correspondent précisément à la dégradation de certains référentiels sectoriels ou globaux, à la faveur d’un processus de fragmentation du sens de l’action en plusieurs régimes de réflexivité spécifiques (spatial, territorial, instrumental et de développement…), que cette HDR propose d’expliciter, une telle fragmentation nécessitant précisément de revenir aux sciences économiques et géographiques pour juger des distorsions cognitives produites par l’articulation complexe de la pensée et de l’action au sein de cette posture pratico-réflexive qu’est par définition le développement territorial. |
Databáze: | OpenAIRE |
Externí odkaz: |