Des oiseaux et des femmes. Quelques remarques sur la grue du fabliau de 'Celle qui fu foutue et desfoutue'
Autor: | Pierreville, Corinne |
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Přispěvatelé: | Histoire, Archéologie et Littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux (CIHAM), École normale supérieure de Lyon (ENS de Lyon)-Université Lumière - Lyon 2 (UL2)-École des hautes études en sciences sociales (EHESS)-Université Jean Moulin - Lyon 3 (UJML), Université de Lyon-Université de Lyon-Avignon Université (AU)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Pierreville, Corinne, École normale supérieure - Lyon (ENS Lyon)-Université Lumière - Lyon 2 (UL2)-École des hautes études en sciences sociales (EHESS)-Université Jean Moulin - Lyon 3 (UJML), CEDIC, équipe du Centre Jean Prévost (Equipe Editions et traditions), Université Jean Moulin - Lyon 3 (UJML), Université de Lyon-Université de Lyon, Claude Lachet |
Jazyk: | francouzština |
Rok vydání: | 2006 |
Předmět: | |
Zdroj: | Les Oiseaux : de la réalité à l’imaginaire, Actes du colloque de Lyon des 1er, 2 et 3 juin 2005, textes rassemblés par Cl. Lachet, vol. 26 Les Oiseaux : de la réalité à l’imaginaire, Actes du colloque de Lyon des 1er, 2 et 3 juin 2005, textes rassemblés par Cl. Lachet, vol. 26, p. 135-146, 2006 Des oiseaux et des femmes. Quelques remarques sur la grue du fabliau de "Celle qui fu foutue et desfoutue » Des oiseaux et des femmes. Quelques remarques sur la grue du fabliau de "Celle qui fu foutue et desfoutue », 2005, Lyon, France. p.135-146 |
Popis: | International audience; "Celle qui fu foutue et desfoutue par une grue" est un court fabliau de 160 octosyllabes composé dans le premier tiers du XIIIe siècle par un auteur que le prologue nomme Garin. Une demoiselle d’une grande beauté, fille d’un châtelain, est enfermée par son père dans une tour sous la garde d’une nourrice. Un jour, sa duègne la laisse seule, un instant, pour aller chercher une assiette. Passe un jeune homme tenant une grue dans la main droite. La demoiselle s’extasie devant la beauté de l’oiseau et désire l’acheter. Le nouveau venu y consent volontiers à condition qu’elle lui donne un foutre. La demoiselle, ignorant le sens de ce terme, déclare qu’elle n’en possède pas, mais elle invite le "vaslet" à monter la rejoindre et à fouiller la chambre de fond en comble au cas où il pourrait le trouver. Il parvient à ses fins après avoir cherché sous la pelisse de la jeune fille, lui cède sa grue et quitte les lieux. En rentrant, la nourrice découvre l’oiseau et apprend de la bouche même de sa protégée la manière dont elle l’a acquis. Son désespoir cède vite place à la décision pragmatique d’apprêter l’oiseau pour le dîner. Comme il lui manque un couteau, elle quitte à nouveau les lieux. La demoiselle reprend son poste d’observation à la fenêtre, voit passer le jeune homme, lui fait part du mécontentement de la vieille et lui demande de lui rendre le foutre qu’il lui a pris. Il s’exécute aussitôt, avant de partir, définitivement cette fois, en remportant la grue. Lorsque la duègne revient pour l’embrocher, l’oiseau a disparu et la jeune fille est tout heureuse de lui apprendre que la situation est arrangée puisque "le vaslet l’a desfoutue".Il existe une version anglo-normande de ce fabliau dans un conte présentant un schéma narratif similaire mais remplaçant la « grue » par un « héron ». On ignore s’il s’agit d’une variante du même fabliau ou d’une autre forme d’un même récit archétypal, et ce n’est pas cette question qui nous occupera ici. En revanche, on peut se demander si la grue de notre conte peut être remplacée par un héron, autre oiseau échassier, sans conséquence majeure pour l’économie et la signification du fabliau. Faut-il croire, comme le soutient Nico Von Boogaard, que « la différence entre grue et heron du récit est à négliger » ? Ne peut-on affirmer au contraire que le choix de la grue est éminemment plus fructueux sur le plan sémantique, littéraire et symbolique, que le choix d’un héron ? |
Databáze: | OpenAIRE |
Externí odkaz: |