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Les fouilles récentes de Madâ’in Sâlih, l’ancienne Hégra, ont révélé l’existence d’une cité habitée depuis au moins le ive siècle av. J.-C., connaissant par la suite des occupations nabatéenne, romaine et tardo-antique, avant d’être abandonnée vers le début du viie siècle apr. J.-C. évoluant dans une vaste vallée sableuse, soumise à de fortes contraintes d’aridité, l’exploitation agricole du territoire est néanmoins perceptible durant toute la durée d’occupation du site. L’accès aux ressources hydriques se fait par l’intermédiaire de puits permettant de puiser l’eau de la nappe phréatique. L’analyse des restes végétaux, pour la plupart carbonisés, parfois desséchés, met en évidence l’existence d’un système agricole oasien dominé par la culture du palmier dattier (Phoenix dactylifera L.). L’étude de contextes archéologiques variés permet de reconnaître l’utilisation optimale de la plante au quotidien, fournissant nourriture humaine et animale, combustible et matériaux de construction. L’emploi des dattes dans les pratiques funéraires et cultuelles nabatéennes est également démontré. À ses côtés, de nombreuses autres plantes cultivées permettent aux habitants du site d’avoir accès à un large panel végétal qui évolue peu au cours du temps et qui fournit nombre de produits alimentaires et artisanaux. Du fait de l’importance de l’activité commerciale durant les époques étudiées, soulignée notamment par la présence de fruits et de bois importés, il est très probable qu’une partie des produits des palmeraies de Madâ’in Sâlih a été commercialisée. The recent excavations of Madâ’in Sâlih, ancient Hegra, have revealed the existence of a city inhabited from the 4th century BC and occupied during the Nabataean, Roman and Late Antique periods before its abandonment around the beginning of the 7th century AD. In spite of the arid climatic conditions and the sandy soils, the agricultural exploitation is perceptible through time. Wells allow the use of water from the subterranean resources. The analysis of charred and desiccated plant remains highlights the presence of an oasis agrosystem dominated by the date palm (Phoenix dactylifera L.). The study of various archaeological contexts permits to recognise an optimal daily use of this plant that provides animal and human food products, fuel and building materials. Dates are also used in funerary and ritual practices. Besides the date palm, numerous other cultivated plants constitute a rich plant assemblage that does not change through time and provides a lot of food and craft products. Imported fruits and wood underline the importance of the commercial activities during Antiquity and some products of the oasis are likely to have been involved in such networks. |