Les répétitions de Pomone (1671) de Perrin et Cambert, un exemple précoce de pratiques de théâtre de société ?

Autor: Nestola, Barbara
Přispěvatelé: Centre d'études supérieures de la Renaissance UMR 7323 (CESR), Ministère de la Culture et de la Communication (MCC)-Université de Tours-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Université de Reims Champagne-Ardenne, Ministère de la Culture et de la Communication (MCC)-Université de Tours (UT)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Nestola, Barbara
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2021
Předmět:
Zdroj: Du théâtre de société avant 1700 ?
Du théâtre de société avant 1700 ?, Université de Reims Champagne-Ardenne, Sep 2021, Reims, France
Popis: International audience; En 1671, Pomone, premier opéra français de Pierre Perrin et Robert Cambert, inaugura l’activité de l’Académie de musique dans la salle parisienne du Jeu de Paume, marquant l’aboutissement de plus d’une décennie de réflexions autour du théâtre en musique menées par les deux auteurs. Entre la fondation de l’institution en 1669, date où Perrin obtint son privilège par Louis XIV, et la création de ce premier ouvrage, s’écoulèrent presque deux ans. Plus qu’à l’écriture du livret et à la composition de la partition, ce lapse de temps était imputable à la nécessité d’établir une méthode de production (entre autres, la préparation des chanteurs « au théâtre »), ainsi qu’à l’aménagement d’un lieu adéquat à la représentation de spectacles.Effectivement, la salle du Jeu de Paume n’était pas conçue au départ pour remplir cette fonction, et l’impossibilité d’y accéder pour répéter pendant les travaux obligea Perrin et Cambert à replier sur d’autres solutions. Les répétitions de Pomone eurent lieu chez des particuliers pendant plusieurs mois. Certainement, il s’agissait d’un recours pratique face à une contrainte matérielle et logistique. Mais ce choix s’inscrivait aussi dans la continuité des œuvres précédentes de Perrin et Cambert, qui avaient été répétées et parfois représentées chez des particuliers bien avant la création de l’Académie. Dans l’article « Théâtre de société : un objet à redéfinir » (introduction à l’ouvrage « Espaces des théâtres de société », paru en 2020), Valentina Ponzetto et Jennifer Ruimi mettent l’accent sur le fait que le théâtre de société échappe à une définition univoque, montrant à quel point les frontières entre genres et partiques sont fluides. Dans ma communication, je souhaite revenir sur les œuvres de Perrin et Cambert écrites entre 1659 et 1671, dans l’intention de montrer que ce croisement de périmètres existait déjà au XVIIe siècle, dans le contexte des premières expériences de théâtre en musique en langue française. Pour ce faire, je m’appuierai sur des sources qui ont en partie déjà fait l’objet de travaux critiques, notamment les œuvres de poésie de Perrin (publiées en 1661) et les nombreux documents juridiques conservés dans les archives de la Comédie-Française qui contiennent les témoignages des interprètes de la première Académie. Je me propose de relire ces sources et les événements auxquels elles se réfèrent en tenant compte de trois paramètres en particulier : les lieux de représentation, les interprètes et le public.
Databáze: OpenAIRE