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L’arthrose scapho‐trapézo‐trapézoïdienne (STT) est souvent incluse dans une maladie péri‐trapézienne. L’arthrose STT isolée est une pathologie rare, dont la chondrocalcinose est l’étiologie principale. Sa physiopathologie est très différente de l’arthrose trapézo‐métacarpienne. Le ligament scapho‐lunaire y joue un rôle prépondérant, un déficit scapho‐lunaire pouvant être la cause de la dégénération du cartilage STT, ou une conséquence.Après l’échec du traitement médical, l’arthrodèse STT était pendant longtemps le traitement de référence. Celle‐ci est souvent responsable d’une diminution des mobilités du poignet en extension et inclinaison radiale, et réputée pour avoir un taux de complications élevées (pseudarthrose, arthrose radio‐scaphoïdienne et trapézo‐métacarpienne secondaire, algodystrophie). La résection simple du pôle distal du scaphoïde permet de soulager les douleurs de conflit arthrosique, mais la perte de hauteur du scaphoïde peut engendrer une bascule postérieure du couple scapho‐lunaire et étendre ainsi l’arthrose au reste du carpe. Depuis une dizaine d’années, l’interposition d’un implant en pyrocarbone dans l’espace crée après la résection du pôle distal du scaphoïde, permet de maintenir la hauteur et éviter l’instabilité non dissociative du carpe (CIND : carpal instability non dissociative).Le but de ce travail était d’évaluer les résultats à distance de 9 patients opérés pour une arthrose STT par différents traitements chirurgicaux, entre 2005 et 2014. Tous les patients ont eu un contrôle radio‐clinique au dernier recul.Le recul moyen était de 53 mois, et l’âge moyen des patients de 59 ans. La douleur (EVA) a diminué de 8 en moyenne, à 2,7/10 en post‐opératoire. Les mobilités de poignet et le score de Kapandji étaient inchangés après l’intervention. Le score de Quick DASH moyen était de 34,8. L’analyse radiographique n’a pas montré de différence entre les angles radio‐lunaire et capito‐lunaire avant et après l’intervention. Aucune complication n’a été remarquée.Une analyse statistique en sous groupes a mis en évidence des moins bons résultats chez les patients atteints de chondrocalcinose.Enfin, une étude comparative des patients chez qui un implant en pyrocarbone a été interposé avec les données de la littérature, a montré que les résultats sont homogènes entre les différentes séries publiées. La douleur est nettement diminuée en post‐opératoire, les mobilités de poignet et la force de préhension sont conservées, et le carpe reste stable. Les complications sont rares.D’après notre expérience et les données limitées de la littérature, l’interposition d’un implant en pyrocarbone apparaît comme une bonne solution à l’arthrose STT isolée non étendue au reste du carpe. Une étude à plus grand échelle, prospective et comparative entre les traitements est cependant nécessaire pour valider ces données. |