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Objectif : aux urgences, la bonne compréhension des explications médicales par les médecins est capitale. L’objectif est d’évaluer les facteurs associés à une mauvaise compréhension de ces explications dans un service d’Urgences pédiatrique. Matériel et méthode : il s’agit d’une étude prospective sur 1 mois et demi (du 15 mars 2018 au 30 avril 2018). Un questionnaire était rempli par les parents et un par le médecin. Le critère de jugement était la compréhension des parents évaluée sur la concordance entre les réponses des médecins et des parents concernant le diagnostic, le traitement, le suivi et le pronostic. La compréhension était jugée mauvaise si plus de 25% des items étaient non concordants entre les parents et les médecins. Les principaux facteurs recueillis étaient les variables sociodémographiques et professionnelles des parents, le niveau précarité (score EPICES), la pathologie, la gravité, l’anxiété parentale, l’EVA et le taux d’occupation ponctuel au moment de l’admission du patient. Les facteurs associés au seuil 0.20 à une mauvaise compréhension étaient introduits dans une analyse multivariée. Résultats : 204 questionnaires ont été distribués dont 104 étaient analysables en multivarié (ensemble des variables disponibles). Il n’existait pas de différence entre le groupe inclus et non inclus dans l’analyse multivariée. La compréhension était mauvaise dans 60.1% des cas. Les facteurs indépendamment associés à une mauvaise compréhension étaient : une forte saturation du service d’Urgences (OR=3.972 [1.252-12.603]), une précarité familiale (OR=3.570 [1.093-11.658]) et une perception d’un mauvais pronostic d’après les parents (OR=4.637 [1.075-20.012]). L’âge de la mère de plus de 40 ans était associé à une meilleure compréhension (p=0.003, OR=0.126 [2.047-30.859]).Conclusion : l’étude met en exergue la nécessité de fournir des explications plus claires aux patients précaires. Il faudrait donc insister sur les explications données à ces patients. Une mesure pouvant être intéressante à étayer serait la mise en place dès le collège de cours sur la santé permettant aux enfants d’acquérir des notions médicales basiques, surtout dans les quartiers défavorisés. Cela permettrait par la suite un désengorgement des urgences en diminuant le nombre de consultations non urgentes et éviterait des facteurs de stress inutiles pour les parents. |