Les savanes de la côte sous le vent à La Réunion. Histoire et dynamiques, perceptions et pratiques, gestion et médiation

Autor: Serge Briffaud, Rémi Bercovitz, Bernard DAVASSE, Didier Galop, Christian Germanaz, Amandine Lebrun, Jean-Paul Métailié, Béatrice Moppert, Morgane Robert, Xavier Amelot, Véronique André-Lamat, Emmanuelle Heaulmé, Dominique Henry, Emmanuel Marcadet, Alexandre Moisset, Quentin Rivière, Jean-François Rodriguez.
Přispěvatelé: Passages, Université de Bordeaux (UB)-Ministère de la Culture et de la Communication (MCC)-Université de Pau et des Pays de l'Adour (UPPA)-Université Bordeaux Montaigne-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Géographie de l'environnement (GEODE), Université Toulouse - Jean Jaurès (UT2J)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Centre de Recherche en Géographie de l'Université de La Réunion (CREGUR), Océan Indien : Espaces et Sociétés (OIES), Université de La Réunion (UR)-Université de La Réunion (UR), Conservatoire du littoral, PASSAGES - UMR 5319 du CNRS, CREGUR-Université de la Réunion, UMR GEODE Université de Toulouse Jean Jaurès, Recherche pour le Conservatoire du littoral de La Réunion, Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université Toulouse - Jean Jaurès (UT2J)
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2017
Předmět:
Zdroj: [Rapport de recherche] PASSAGES-UMR 5319 du CNRS, CREGUR-Université de la Réunion, UMR GEODE Université de Toulouse Jean Jaurès. 2017, 194 p
HAL
Popis: Cette recherche, qui s’est inscrit dans la continuité d’un travail entrepris en 2001 et 2002 par l’équipe pilote du présent projet, a eu pour but d’orienter l’action du Conservatoire du Littoral de La Réunion en matière de conservation, gestion et aménagement des paysages de savanes et, plus largement, des espaces non densément urbanisés et non agricoles du littoral semi-aride du versant sous le vent de l’île. La démarche de recherche-action a été centrée sur le site du Cap La Houssaye, sur la commune de Saint-Paul, où subsistent plus de 300 ha de savane appartenant pour partie au Conservatoire du littoral. Les savanes pastorales occupaient encore il y a moins d’un demi-siècle l’essentiel du bas versant sous le vent de l’île, entre le rivage et 400 m. d’altitude, des environs de Saint-Denis aux abords de Saint-Pierre. Elles apparaissent aujourd’hui comme un paysage relique, provisoire et émietté, rapidement effacé par l’urbanisation du littoral et le développement de l’agriculture irriguée, rendu possible par le basculement des eaux. La savane réunionnaise, en voie de perdre sa fonction pastorale est ainsi généralement perçue comme un espace délaissé et inutile, à « reconquérir ». L’hypothèse centrale que cette recherche a permis de valider est néanmoins qu’une nouvelle représentation de cet espace est en train d’émerger, en lien avec de nouveaux usages dont il fait l’objet, ainsi qu’avec l’apparition de nouvelles expériences spatiales qui transforment la relation des réunionnais à cette partie du territoire insulaire. Ainsi émergent, dans ce rapport retissé à un paysage hérité et parfois aujourd’hui en lambeaux, de nouvelles représentations culturelles de la savane, qui lui confèrent identité, valeur et attrait. Cela donne sens aux politiques fondées sur une approche patrimoniale de ces espaces. Le rachat récent par le Conservatoire du littoral d’une partie des terrains en savane du Cap La Houssaye prend ainsi place dans un processus en voie de transformer l’image et le statut des savanes.Cette recherche s’est structurée en trois volets, correspondant à trois regards à la fois différents et complémentaires portés sur cet espace. Elle a consisté, dans la perspective d’aider à la définition concertée d’une stratégie globale de préservation/aménagement/gestion des espaces concernés :- à faire progresser la connaissance de l’histoire des milieux et des paysages de savane, pour mieux en appréhender et comprendre la formation, l’évolution et les dynamiques actuelles. La démarche historique a été mobilisée en tant que moyen de qualifier le paysage des savanes, de lui donner un sens comme reflet des relations entretenues dans la longue durée par la société insulaire à son environnement. L’histoire ne fournit aucune solution d’évidence au problème de la gestion, mais elle permet de mieux saisir son objet même, de mettre le paysage en récit et de placer ainsi à la croisée des regards (entre scientifiques et entre eux et les acteurs locaux ou les habitants) un référent commun. Elle constitue en un mot l’un des fondements d’une médiation, ouvrant la voie à des projets concertés. L’objectif a été d’appréhender l’histoire de ce paysage des savanes à trois échelles de temps : dans la longue durée (depuis les siècles précédents l’arrivée des hommes à nos jours), par le moyen d’une analyse paléoécologique (sondage de l’étang de Saint-Paul), croisée avec l’apport des sources archivistiques ; celle du dernier demi-siècle, grâce notamment à l’apport des photos aériennes et au sol, des témoignages oraux et des sources archivistiques ; celle des 10 à 15 dernières années, à travers ces mêmes sources et les images satellitaires.- d’étudier les usages actuels de l’espace des savanes par les populations réunionnaises, les pratiques spatiales et les modes de fréquentation, les perceptions et les valeurs associées à ces paysages.Une enquête ethno-géographique fondée notamment sur des entretiens semi-directifs a permis de mieux cerner les modes de fréquentation des savanes (course, promenade, randonnée, contemplation paysagère, cueillette, pique-nique et autres pratiques de sociabilité...), à la fois en liaison avec le profil social des usagers et du point de vue des espaces et lieux fréquentés, ainsi que des infrastructures utilisées. Elle a également consisté en une perception des savanes du Cap La Houssaye par les populations riveraines, en liaison à la fois avec ce vécu et avec les mémoires individuelles et collectives. - de proposer un programme d’expérimentations devant mener à terme à un plan de gestion des savanes du Cap La Houssaye, fondé notamment sur le développement de l’élevage et la pratique du brûlage dirigé.Sur la base d’un travail d’observation de terrain et d’entretien avec les acteurs concernés la recherche a permis de progresser en direction d’une compréhension des liens entre feu, broutage et dynamique du couvert végétal. L’expérimentation d’un premier brûlage dirigé, en novembre 2017, a permis de mettre en œuvre des observations qui affineront les résultats obtenus. Une démarche a par ailleurs été entamé pour expertiser l’opportunité de la création sur le site du Cap La Houssaye d’un Conservatoire des races bovines et caprines. Cette recherche a par ailleurs été solidaire d’une démarche de « médiation », fondée à la fois sur l’implication des populations dans le recueil des connaissances et sur l’utilisation du paysage comme outil médiateur. Elle a également été le support de l’organisation de différentes activités pédagogiques dans le cadre de la licence et du master de géographie de l’Université de La Réunion, ainsi que dans le cadre de la formation des paysagistes DPLG de l’École nationale supérieure d'architecture et de paysage de Bordeaux. Les étudiants de niveau Licence et Master ont été associés — dans le cadre de stages, de travaux personnels de recherche et de travaux dirigés — à la définition des méthodes de l’enquête et la réalisation des observations et entretiens sur le terrain.
Databáze: OpenAIRE