Nord-Pas-de-Calais, Condé-sur-L’Escaut. Sous la place Pierre Delcourt. Plongée au travers de vingt siècles d’histoire de Condé : rapport de diagnostic

Autor: Henton, Alain, Cercy, Christine, Jagou, Benjamin, Jude, Maxellande, Mota, Nuria Villena i, VINCENT, Vaiana
Přispěvatelé: VINCENT, Vaiana, Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), Centre Michel de Boüard - Centre de recherches archéologiques et historiques anciennes et médiévales (CRAHAM), Université de Caen Normandie (UNICAEN), Normandie Université (NU)-Normandie Université (NU)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Inrap Hauts-de-France
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2018
Předmět:
Zdroj: [Rapport de recherche] Inrap Hauts-de-France. 2018, http://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0150648
Popis: Ce diagnostic a été prescrit dans le cadre du projet de requalification de la place Pierre Delcourt à Condé-sur-l’Escaut. Le substrat a été observé dans toutes les tranchées, apparaissant entre 17,80 et 16,90m NGF.La première phase d’occupation, gallo-romaine, se résume à un tronçon de fossé et un probable niveau de sol. L’étude du petit lot de céramique recueilli indiquerait une fourchette chronologique large couvrant les IIe et IIIe siècles de notre ère, voire remontant peut-être au Ier siècle pour le fossé. Bien qu’anecdotiques, ces vestiges gallo-romains n’en sont pas moins les premiers clairement identifiés dans le sous-sol du centre-ville de Condé.La première occupation significative de la zone doit être située entre le Xe et le milieu du XIIe siècle. Elle concerne une stratigraphie de niveaux de remblais s’échelonnant sur près de 0,90m d’épaisseur et correspondant à trois séquences d’occupation, avec niveaux de sols et présence de traces de petites constructions légères et de quelques fosses. Une petite construction sur sablière protégeait une fosse quadrangulaire au fond de laquelle était creusée une cuvette ayant servi de foyer. Les scories échantillonnées indiqueraient un travail de forge alimentée au charbon de bois. Bien que succinct, la céramique de cette phase est caractérisée par une forte proportion de pâtes à concentration de dégraissant calcaire, pour la première fois reconnu dans le contexte condéen et très similaire à celui dégagé de contextes des Xe-XIe siècles à Valenciennes.La troisième phase voit le creusement d’une très grande structure, couvrant plus d’un quart de la surface actuelle de la place et interprétée comme étant un fossé d’enceinte. Son premier état serait daté du milieu ou de la seconde moitié du XIIe. Dans le courant de la seconde moitié du XIIIe siècle, la structure est agrandie sur son bord sud, atteignant une largeur estimée entre 17 et 20 mètres, pour une profondeur comprise entre 2,50 et 3 mètres. Les niveaux supérieurs de comblement, très organiques ou tourbeux, ont livré un abondant mobilier, dont un lot important de céramique, de la faune, des artefacts métalliques et une exceptionnelle collection d’artefacts en cuir de la seconde moitié du XIIIe siècle. Ce mobilier indique la proximité d’activités artisanales, peut-être sur un premier espace de marché. Ce tronçon de fossé ouvre sur la problématique de l’existence d’une « première » enceinte médiévale antérieure aux fortifications de la fin XIIIe siècle-début XIVe siècle. Le diagnostic a aussi révélé l’existence d’une énigmatique petite aire funéraire, constituée de cinq sépultures à inhumation. Outre le problème de sa datation, comprise entre le XIIIe et le XVIIe, se pose la question de sa présence à cet endroit, sépulture liées à un des sièges de la ville au XVIIe siècle ou à un épisode d’épidémie touchant la région de Valenciennes aux XVIe-XVIIe siècles.A la quatrième et dernière phase d’occupation de la place, aux XVIIe et XVIIIe siècles, sont associées une petite fondation, ayant pu servir de base à un symbole civil ou religieux et une fondation postérieure englobant la première suivant un plan presque carré. Ces monuments étaient localisés au centre de la place des XVIe-XVIIIe siècles, plus grande que l’actuelle. Ils étaient complétés par un puits public, comblé à la charnière des XVIIe-XVIIIe siècles.
Databáze: OpenAIRE