La pandémie démontre la nécessité d’associer les compétences vétérinaires à celles des médecins et des scientifiques
Autor: | Angot, Jean-Luc, Assémat, Benoit, Chevassus-Au-Louis, Bernard, Dhenain, Marc, Dombreval, Loic, Dupouy-Camet, Jean, Gauchot, Jean-Yves, Guégan, Jean-François, Jégou, Jean-Pierre, Morand, Serge, Rosolen, Serge G, Vayssier-Taussat, Muriel |
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Přispěvatelé: | Académie Vétérinaire de France, Association 'Humanité et Biodiversité', Partenaires INRAE, Laboratoire des Maladies Neurodégénératives - UMR 9199 (LMN), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Service MIRCEN (MIRCEN), Université Paris-Saclay-Institut de Biologie François JACOB (JACOB), Direction de Recherche Fondamentale (CEA) (DRF (CEA)), Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA)-Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA)-Direction de Recherche Fondamentale (CEA) (DRF (CEA)), Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA)-Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA)-Université Paris-Saclay-Institut de Biologie François JACOB (JACOB), Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA)-Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), Assemblée Nationale, Fédération des Syndicats Vétérinaires de France, Institut de Recherche pour le Développement (IRD), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (Cirad), Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE), Service MIRCEN (MIRCEN), Université Paris-Saclay-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Institut de Biologie François JACOB (JACOB), Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA)-Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA)-Université Paris-Saclay-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Institut de Biologie François JACOB (JACOB), Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA)-Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Dhenain, Marc |
Jazyk: | francouzština |
Rok vydání: | 2020 |
Předmět: | |
Zdroj: | Le Monde.fr Le Monde.fr, Le Monde, 2020 Le Monde.fr, 2020 |
ISSN: | 1950-6244 |
Popis: | National audience; « Moi qui suis si peu médecin, si peu vétérinaire… La science est une… C'est l'homme seulement qui en raison de la faiblesse de son intelligence, y établit des catégories. » Extrait du discours de 1880 de Louis Pasteur à la Société Centrale de Médecine Vétérinaire, ancêtre de l’Académie Vétérinaire de France.La France est le pays de Descartes, de Claude Bernard, fondateur de la médecine expérimentale, de Pasteur, ainsi que de Bourgelat, fondateur des premières écoles vétérinaires. Même si la situation sanitaire de la COVID-19 n’est pas inédite au vu de la pandémie de 1969 (grippe de Hong Kong, 40 000 décès en France, un million dans le monde), la pandémie actuelle démontre la nécessité de tirer des enseignements de cette crise pour construire une approche globale basée sur le concept « One Health » associant santé humaine, santé des élevages et des cultures et santé des écosystèmes. La Covid-19 a remis au premier plan les liens étroits qui existent entre ces différentes santés et le continuum entre animaux et êtres humains. Plus de 75 % des agents pathogènes de l’homme sont issus des animaux. Les coronaviroses, répandues dans le règne animal, font partie de ces maladies des animaux transmissibles à l’homme (zoonoses). Pour les vétérinaires, les coronavirus sont des ennemis de tous les jours et leur expertise dans ce domaine et dans la fabrication de vaccins anticoronavirus aurait mérité d’être plus exploitée. Au–delà de la présence de vétérinaires et d’écologues dans des équipes de recherche de médecine humaine, de l’importante mobilisation de vétérinaires praticiens pour la fourniture de matériels à des unités de réanimation et de consommables pour les hôpitaux et les Ehpad et de l’autorisation finalement donnée aux industriels et laboratoires vétérinaires de produire des tests PCR et effectuer des analyses à grande échelle, les sciences vétérinaires auraient dû être davantage sollicitées dans l’esprit du concept de santé globale multidisciplinaire. Une collaboration exemplaire entre médecins et vétérinaires : l’éradication sur notre planète de la peste bovine en 2011.Les champs d’application et d’expertise des sciences vétérinaires rappelés par l’Académie Vétérinaire de France sont nombreux : surveillance sanitaire, biosécurité, épidémiologie, virologie, bactériologie, parasitologie, toxicologie, thérapeutique, prophylaxie (vaccinologie), sécurité des aliments, et gestion de crises sanitaires. Ces expertises doivent être légitimement et utilement associées aux commissions gouvernementales qui devront faire le bilan de la gestion de la pandémie en France.Pour aller plus loin, la crise de la COVID-19 a clairement montré que notre pays, à rebours de sa propre histoire, a rencontré des difficultés et a dû surmonter des obstacles pour associer les compétences vétérinaires à celles des médecins et des scientifiques. D’autres pays dont l'Allemagne les ont associées dès le départ, en particulier pour permettre de réaliser rapidement des tests PCR.Les problématiques de la santé humaine, de la santé des espèces domestiques (élevages et cultures) et de la santé de la faune et de la flore sauvages (biodiversité et santé des écosystèmes) sont aujourd’hui gérées de manière cloisonnée par plusieurs ministères au détriment des énormes synergies potentielles pour une approche globale associant les différentes santés.Construire une approche globale de la santé nécessitera de dépasser la simple incantation du concept « One-Health » » et exigera une véritable collaboration transdisciplinaire, une abolition des hégémonies d’écoles et de pensées. Impérieuse est la nécessité de développer les synergies entre l’agriculture, l’alimentation, la santé et l’environnement. La volonté politique doit être nationale et internationale pour véritablement intégrer les dimensions médicale, vétérinaire et écologique de la santé. Cette démarche arrive au même moment que deux réformes majeures en cours sur lesquelles elle doit s’adosser : la réforme de l’enseignement de la médecine et la loi de programmation pluriannuelle de la recherche. Cette vision globale doit s’inscrire dans le futur plan national santé-environnement en y associant plus étroitement le ministère de l’agriculture.Quelques exemples. Au niveau national : décloisonner l’enseignement dans les écoles vétérinaires et agronomiques, les facultés de médecine et celles des sciences écologiques, si divisées car appartenant à des ministères différents, et renforcer leur capacité à former des chercheurs de premier ordre collaborant avec les cliniciens. Un GNES (groupe national environnement santé) pourrait également être mobilisé avec des fonds publics et privés réunissant et mobilisant des scientifiques de tous horizons notamment issus d’instituts de recherche de médecine humaine, de santé animale, de santé végétale et environnementale. Ce groupe devrait permettre aux professionnels et aux administrations de mieux appréhender les enjeux du futur : climat, biodiversité, développement compatible avec les limites planétaires. Au niveau de la gouvernance internationale, les trois organisations OMS-FAO-OIE en sont restées à un principe de collaboration sans programme d’action spécifique et financé. Il est désormais urgent pour mieux se préparer et réduire les risques de pandémies d’améliorer la production en commun des savoirs des acteurs concernés. Certains évoquent, au sens épistémique, les concepts d’Eco Health, Global Health ou Planetary Health. Au niveau international, cette approche holistique pourrait, à l’instar de ce qui a été fait pour le changement climatique (GIEC), passer par la création d’un groupe d’experts intergouvernemental sur la santé (GIES) ; il pourrait être, selon l’Académie Vétérinaire de France, une émanation de l’Alliance OMS-FAO-OIE associée au PNUE (Programme des Nations-Unies pour l’Environnement) et être mandaté par le Secrétaire général des Nations-Unies. |
Databáze: | OpenAIRE |
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