« Construire le mouvement féministe en Namibie » au lendemain de l’indépendance : Sister Namibia (1989-2015)

Autor: Karius, Sophie
Přispěvatelé: Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - École d'Histoire (UP1 UFR09), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (UP1), Institut des Mondes Africains (IMAF), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (UP1)-Institut de Recherche pour le Développement (IRD)-École des hautes études en sciences sociales (EHESS)-École Pratique des Hautes Études (EPHE), Université Paris sciences et lettres (PSL)-Université Paris sciences et lettres (PSL)-Aix Marseille Université (AMU)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Pierre Boilley, Anne Hugon, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - UFR Histoire (UP1 UFR09), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (UP1)-Institut de Recherche pour le Développement (IRD)-École des hautes études en sciences sociales (EHESS)-École pratique des hautes études (EPHE)
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2016
Předmět:
Zdroj: Histoire. 2016
Popis: Sister Namibia Magazine est une publication féministe namibienne qui fut lancée en 1989 par un groupe de femmes, au moment de l’accession de leur pays à l’indépendance. Rapidement, elle parvint à rassembler autour d’elle des féministes aux profils variés mais aux ambitions similaires : faire entendre la voix des femmes et instaurer une parfaite égalité entre ces dernières et les hommes. Le magazine donna donc naissance à un collectif qui lui-même donna plus tard naissance à une organisation non-gouvernementale. Comme l’indique le slogan aujourd’hui arboré sur son site internet, Sister Namibia a toujours essayé, depuis sa création, de participer à la construction du « mouvement féministe en Namibie ». Cependant, les caractéristiques de ce féminisme développé par l’organisation, impliquant des discours et des stratégies, varièrent selon les différentes générations de femmes qui se sont succédé à sa tête : avant 1999, le collectif fut essentiellement composé de volontaires menés par Estelle Coetzee, qui proposa d’associer féminisme et réformisme ; de 1999 à 2010, l’organisation fut dirigée par Liz Frank et Elizabeth Khaxas, qui proposèrent quant à elle un féminisme plus influencé par le radicalisme ; depuis 2013, Vida de Voss a pris les rênes de Sister Namibia et celle-ci tente de défendre un féminisme se voulant grassroots. Les publications de Sister Namibia Magazine ont relayé les différents discours et les différentes stratégies de l’organisation. Elles ont ainsi rendu compte de la protéiformité de ce féminisme namibien ainsi que de la difficulté d’en appréhender l’histoire. Cette histoire s’inscrit d’ailleurs dans la lignée d’une histoire du féminisme (à la croisée de l’histoire des femmes et de l’histoire du genre) qui, selon Françoise Thébaud, doit être écrite en prenant soin : « [de] considérer le féminisme comme un mouvement à la fois social, culturel et politique qui intéresse la société toute entière ; [de] l'étudier à travers ses modes d'intervention, discours et autres pratiques publiques, mais aussi à travers ses réseaux et ses membres ; et [d’]articuler son histoire au champ politique global. » L’histoire de ce féminisme doit ainsi prendre en compte le contexte singulier au sein duquel il a pu émerger et se développer, au sein d’une société ayant dû se reconstruire entièrement suite à près d’un siècle de domination coloniale.
Databáze: OpenAIRE