Les chants du corps

Autor: Barra, Edoarda
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2019
Předmět:
Zdroj: Ateliers d'Anthropologie, Vol 46 (2019)
ISSN: 2117-3869
Popis: Dans les romans d’Achille Tatius et de Longus le Sophiste, les mythes de Syrinx et d’Écho ponctuent le passage à l’âge adulte et l’apprentissage de la sexualité de deux couples d’adolescents. Parce qu’elles ont éconduit Pan, les deux nymphes sont démembrées ; puis, tandis que Syrinx devient la flûte du dieu — instrument qui sert à tester la virginité lors d’une ordalie — Écho reproduira le son émit par Pan en soufflant dans sa flûte. De fait, bien que métamorphosées, ces nymphes n’échappent pas au dieu-bouc. Par l’homonymie du mot mélē (à la fois « membres du corps » et « chants ») et par un jeu de correspondances entre haut et bas du corps, bouche et sexe, souffle et acte sexuel, voix et humeurs, la musique produite par le dieu tient lieu de coït. Et si les amours de Pan et de Syrinx restent virginales, les émissions sonores qu’elles produisent ne sont pas stériles pour autant : elles fécondent les troupeaux. In the novels of Achilles Tatius and Longus the Sophist, two adolescent couples’ transition to adulthood and discovery of sexuality is punctuated by the myths of Syrinx and Echo. Because they rejected Pan, the two nymphs are dismembered; and while Syrinx becomes the god’s flute—an instrument used to test virginity during an ordeal—Echo reproduces Pan’s sound by blowing into his flute. In fact, although transformed, those nymphs do not escape the goat-god. Through the homonymy of the word melē (both “limbs” and “chants”), and through a play of connections between the upper and lower body, the mouth and genitals, breathing and the sexual act, voices and moods, the music produced by the gods substitutes for coitus. And although Pan’s and Syrinx’s loves remain virginal, the sounds they emit are nevertheless not sterile: they fertilise herds.
Databáze: OpenAIRE