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Introduction : les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) sont parmi les médicaments les plus consommés dans le monde et en France. Cette prescription repose sur l’évaluation d’une balance bénéfice-risque et une adaptation des posologies aux doses et durées minimales efficaces. Les dernières recommandations de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé de 2007 ont régulièrement été reprises (commissions de transparence de la Haute autorité de santé).Méthode : étude observationnelle, comparative, rétrospective. Les données ont été recueillies auprès de la caisse primaire d’assurance maladie. Nous avons étudié les prescriptions d’AINS seuls et associés aux IPP, par les médecins généralistes des Bouches du Rhône en 2016.Résultats : dans les Bouches-du-Rhône, 459 516 patients ont été recensés dont 393 382 de moins de 65 ans. 26% de la population générale totale ont reçu un AINS seul et 12% ont reçu un AINS + IPP. 15,5% des plus de 65 ans et 11,3% des moins de 65 ans ont bénéficié d’une prescription d’AINS avec IPP (vs 18,5% et 28,1% sans IPP). Il y avait 31% de prescriptions concomitantes AINS + IPP (< 65 ans : 28,6% et > 65 ans : 45,5%). Le montant des coûts engendrés par ces prescriptions est de 3 619 328,86 €.Conclusion : les IPP sont sur-prescrits, en termes d’indications ou durées de traitement. Il existe cependant une sous-prescription chez les plus de 65 ans. Des études qualitatives pourraient permettre d’identifier les raisons de ce mésusage, pour améliorer et harmoniser les recommandations. Des outils (STOPP/START) permettent d’éviter les prescriptions inappropriées. Cependant, ils sont plus souvent utilisés à l’hôpital chez les personnes âgées. On pourrait étendre ces outils aux plus jeunes, encourager leurs utilisations en ville et envisager des consultations dédiées, plus longues et personnalisées. |