Les aérosols en région arctique : origines, transport, interactions avec le rayonnement et les nuages

Autor: Jean-Christophe Raut
Přispěvatelé: TROPO - LATMOS, Laboratoire Atmosphères, Milieux, Observations Spatiales (LATMOS), Sorbonne Université (SU)-Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Institut national des sciences de l'Univers (INSU - CNRS)-Sorbonne Université (SU)-Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Institut national des sciences de l'Univers (INSU - CNRS), Sorbonne Université, Solène Turquety, Raut, Jean-Christophe
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2020
Předmět:
Zdroj: Océan, Atmosphère. Sorbonne Université, 2020
HAL
Popis: L'atmosphère arctique, souvent perçue comme propre par le grand public, est en réalité réceptrice de la pollution transportée rapidement depuis des sources lointaines aux moyennes latitudes. Un phénomène emblématique qui la caractérise est la présence fréquente de couches d’aérosols depollution en Arctique en hiver et au printemps, définissant la « brume arctique ». C’est une région où les sources locales de pollution croissent rapidement et vont de pair avec de nouvelles opportunités économiques d’ouverture de routes maritimes et d’exploitation de ressources naturelles.Les populations d’aérosols en Arctique sont complexes en raison de leurs variabilités temporelle et verticale marquées et de leurs origines potentielles disparates. Les propriétés physicochimiques des aérosols dictent leurs impacts finaux sur le rayonnement et les nuages et celles-cidépendent des régions sources. Les sources de pollution en Arctique ainsi que les processus de transport et de vieillissement conditionnent fortement les incertitudes relatives à la compréhension et la quantification de l’impact des polluants sur l’environnement arctique. Nos études basées sur des simulations à méso-échelle et évaluées par rapport aux observations in situ ou satellitaires ont été utilisées pour quantifier le rôle des sources de pollution locales en Arctique, comme la navigation, les torchères, la combustion domestique et l’influence du transport à longue distance des polluants depuis les latitudes moyennes ou subarctiques vers l’Arctique. Les travaux publiés ont ciblé prioritairement les conditions printanières et estivales dans le secteur du Nord de l’Europe, qui est fortement influencé par les émissions des activités offshore et des bateaux, les émissions industrielles sur le continent et le chauffage domestique, ainsi que le transport à longue distance depuis les régions polluées en Europe centrale et les feux de biomasse en Asie et en Sibérie. Ils ont mis en évidence que les sources locales d’aérosols et de leurs précurseurs ainsi que leurs impacts chimiques sur l’atmosphère arctique étaient particulièrement mal quantifiées et que les masses d’air vieillies contenant des aérosols en provenance de sources de pollution distantes affectaient fortement la composition chimique, la qualité de l’air et le bilan radiatif en Arctique. L’impact relatif dépend fortement de la saison, du temps de résidence et des chemins de transport vers l’Arctique. Ces derniers sont très sensibles au passage du printemps à l’été en raison notamment des changements drastiques dans l’efficacité du lessivage humide des aérosols. La possibilité de prédire les manifestations du changement climatique en Arctique est sérieusement mise à mal par un manque de compréhension de processus clés en Arctique, notamment ceux liés aux nuages, aux aérosols et à leurs interactions. Les questions ne se limitent pas à la manière dont la région arctique répond au changement global, mais couvrent aussi la façon dont le climat arctique est affecté par les changements en cours dans la composition atmosphérique en Arctique.
Databáze: OpenAIRE