Regarder hier pour comprendre aujourd’hui et envisager demain. La géohistoire des zones humides au service de la gestion des territoires

Autor: Beck, Corinne, Dournel, Sylvain, Gregoire, Fabrice, Marinval, Marie-Christine, Sajaloli, Bertrand
Přispěvatelé: Université Polytechnique Hauts-de-France (UPHF), Cultures, Arts, Littératures, Histoire, Imaginaires, Sociétés, Territoires, Environnement - EA 4343 (CALHISTE), Université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis (UVHC)-Université Polytechnique Hauts-de-France (UPHF), Sorbonne Université (SU), Milieux Environnementaux, Transferts et Interactions dans les hydrosystèmes et les Sols (METIS), École Pratique des Hautes Études (EPHE), Université Paris sciences et lettres (PSL)-Université Paris sciences et lettres (PSL)-Institut national des sciences de l'Univers (INSU - CNRS)-Sorbonne Université (SU)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Environnement, Ville, Société (EVS), École normale supérieure de Lyon (ENS de Lyon)-École des Mines de Saint-Étienne (Mines Saint-Étienne MSE), Institut Mines-Télécom [Paris] (IMT)-Institut Mines-Télécom [Paris] (IMT)-Université Lumière - Lyon 2 (UL2)-Université Jean Moulin - Lyon 3 (UJML), Université de Lyon-Université de Lyon-Institut National des Sciences Appliquées de Lyon (INSA Lyon), Université de Lyon-Institut National des Sciences Appliquées (INSA)-Institut National des Sciences Appliquées (INSA)-Université Jean Monnet - Saint-Étienne (UJM)-École Nationale des Travaux Publics de l'État (ENTPE)-École nationale supérieure d'architecture de Lyon (ENSAL)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Archéologies et Sciences de l'Antiquité (ArScAn), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (UP1)-Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (UP8)-Université Paris Nanterre (UPN)-Ministère de la Culture et de la Communication (MCC)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Université d'Orléans (UO), Centre d'Etudes pour le Développement des Territoires et l'Environnement (CEDETE), UMR GEODE, UMR LIENSs, Groupe d'histoire des zones humides, ICEM « Institut Gravila Simion » de Tulcea, Institut de Recherche sur le Delta du Danube
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2019
Předmět:
Zdroj: Géohistoire des zones humides d'ici et d'ailleurs. Regards croisés sur des trajectoires d'artificialisation et de conservation
Géohistoire des zones humides d'ici et d'ailleurs. Regards croisés sur des trajectoires d'artificialisation et de conservation, UMR GEODE; UMR LIENSs; Groupe d'histoire des zones humides; ICEM « Institut Gravila Simion » de Tulcea; Institut de Recherche sur le Delta du Danube, Jun 2019, Tulcea, Roumanie
Popis: International audience; Au sein du Groupe d’Histoire des Zones Humides, fondé il y a 15 ans, en 2003, la géohistoire est avant tout une pratique collégiale et collective, cette structure rassemblant des chercheurs de disciplines différentes (géographie, histoire, droit, archéologie, écologie…) et des gestionnaires de milieux naturels autour de projets intégrés communs (http://www.ghzh.fr). L’ambition de ce groupe n’est pas de conduire des études historiques stricto sensu, c’est-à-dire de retracer par le menu les modalités socio-culturelles et politico-économiques de fonctionnement d’un territoire spécifique à une date donnée, mais de comprendre comment la succession historique de ces modes de valorisation détermine aujourd’hui le fonctionnement de la zone humide et influence sa gestion. S’agissant de ce fonctionnement, il faut l’entendre aussi bien dans sa dimension biophysique (hydrologique et hydrogéologique, écosystémique…) que dans sa dimension sociale (perception et représentation du lieu d’eau par les acteurs, gouvernance individuelle ou collective, cadre réglementaire…). En effet, malgré l’appréhension commune qui érige les zones humides en sanctuaire de nature et, biodiversité aidant, leur attribue une moindre artificialisation – Ces coins de vraie nature titrait récemment le Journal le Monde à l’occasion des Journées Ramsar 2016-, ces lieux d’eau sont au contraire fortement aménagés, et ce dès la Préhistoire, et ont enregistré des séries d’interventions anthropiques massives, violentes, diverses, portant notamment sur le réseau hydraulique et dans des sens contradictoires, ennoiement, assèchement, atterrissement, mises en eau... Chaque territoire humide porte donc une histoire des aménagements qui signe son fonctionnement biophysique et ses richesses floristiques et faunistiques contemporains. Considérer ainsi l’écosystème comme un produit historique et social, et non comme un fait biologique de « nature naturelle », ne réduit absolument pas la valeur écologique intrinsèque de ce dernier mais permet au contraire de mieux définir sa gestion patrimoniale. De même, la dimension sociale obéit à une logique de temporalités. D’une part, ces sociétés de l’eau que la gestion collective des écoulements soude, constituent des microcosmes culturels originaux, très dissemblables d’une zone humide à l’autre, mais également suivant les époques, au sein d’un même lieu d’eau. D’autre part, chaque société de l’eau est traversée par des perceptions et des représentations spécifiques qui sont tout à la fois produites in situ par leurs protagonistes mais également soumises aux phases économiques, techniques et politiques de la région dans laquelle elle s’insère, du pays et de l’Europe. Temps courts de la grande échelle –le site-, temps longs de la petite échelle –la macro-région européenne-, se percutent selon des figures croisées propres à chaque zone humide et dont les configurations contemporaines d’acteurs, de gestionnaires et d’usages gardent une empreinte forte. Ces percussions de temporalité posent à l’évidence les questions de seuils, d’héritage et de patrimoine.Par de nombreux exemples sélectionnés au sein des 15 ans d’études effectuées par le GHZH (douze journées d’études rassemblant gestionnaires et scientifiques, six ouvrages issus de colloques internationaux, une publication croisée entre le ministère de la Transition écologique et solidaire et le GHZH), la communication mobilisera ces questions temporelles en montrant en quoi la préhension de la dimension géohistorique est essentielle dans la compréhension et la gestion biophysique et sociale des zones humides françaises et européennes. Sur un plan méthodologique, le GHZH permet de dresser un bilan de 15 ans d’interdisciplinarité et propose, autour de la notion de géohistoire des territoires de l’eau et d’emboîtement des échelles de temps et d’espaces, une propédeutique du croisement plutôt que de la juxtaposition des disciplines. Sur un plan pratique enfin, la collaboration étroite entre gestionnaires, souvent issus des sciences biophysiques, et des chercheurs en sciences humaines, retrace le lent cheminement d’une insertion, voire d’une reconnaissance, de l’histoire environnementale dans les projets d’aménagement des zones humides portés par les acteurs publics et privés.
Databáze: OpenAIRE