Pierres vivantes: Une anthropologie du vivant à hauteur de pierres

Autor: Charlier Zeineddine Laurence, Nicolas Adell
Přispěvatelé: Laboratoire Interdisciplinaire Solidarités, Sociétés, Territoires (LISST), École des hautes études en sciences sociales (EHESS)-Université Toulouse - Jean Jaurès (UT2J)-École Nationale Supérieure de Formation de l'Enseignement Agricole de Toulouse-Auzeville (ENSFEA)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2022
Předmět:
Zdroj: Anthropologie et sociétés
Anthropologie et sociétés, Québec : Département d'anthropologie, Faculté des sciences sociales, Université Laval, A paraître
HAL
ISSN: 1703-7921
0702-8997
Popis: International audience; In the Andes, some stones are "raised" by shepherds: when they see them in the mountains, they are in charge of taking them home, feeding them and taking care of them because these "living beings" are hungry and need attention. If these living stones do not question immediately the limits of the living area that humans manifest, they question some of common processes: they are raised and nourished but do not grow. They discreetly add their mineral qualities to what it means to be alive and open the possibility of taking into account new qualities to make life. In the European context, other stones also have this ability to disturb the boundaries of the living world: "wobbly" stones defy the laws of a seemingly precarious balance, while blowing stones make their voice heard when the wind rushes through some of their cavities. In this article, the aim is to explore and extend the field of living things based on the sensitive qualities that characterize stones: duration, hardness, apparent fixity. By considering the movements that the actors, in the Andes and in Europe, lend to certain stones, we suggest a descriptive approach of the ways in which lithic mobility is perceived or felt.; Dans les Andes, certaines pierres sont « élevées » par les bergers : lorsqu’ils en aperçoivent dans la montagne, ils ont la charge de les emporter chez eux, de les nourrir et d’en prendre soin car ces « êtres vivants » ont faim et ont besoin d’attention. Si ces pierres vivantes ne remettent pas brutalement en cause les limites du vivant que les humains manifestent, elles en questionnent certains processus communs : elles sont élevées et nourries mais ne grandissent pas. Elles ajoutent discrètement leurs propriétés minérales à ce qu’être vivant veut dire et ouvrent la possibilité de prendre en compte de nouvelles qualités pour faire la vie. En contexte européen, d’autres pierres ont également cette capacité à inquiéter les frontières du monde vivant : les pierres « branlantes » ou « clouées » défient ainsi les lois d’un équilibre qui semble précaire tandis que les pierres « percées » font entendre leur voix lorsque s’engouffre le vent par quelques-unes de leurs cavités. Dans cet article, il s’agit d’explorer et d’étendre le champ du vivant à partir des propriétés sensibles qui caractérisent les pierres : la durée, la dureté, la fixité apparente. En rendant compte des mouvements que les acteurs, dans les Andes et en Europe, prêtent à certaines pierres, il est proposé une approche descriptive des manières dont est perçue ou ressentie la mobilité lithique.
Databáze: OpenAIRE