Système d'information et de Management utilisateur et performance
Autor: | wilfrid azan |
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Přispěvatelé: | GRAICO, Université de Haute-Alsace (UHA) Mulhouse - Colmar (Université de Haute-Alsace (UHA)), Université de Lyon 3, Ulrike Mayrhofer |
Jazyk: | francouzština |
Rok vydání: | 2013 |
Předmět: |
Big Data
Management accounting Management of Information systems Information systems projects [SCCO.COMP]Cognitive science/Computer science [SHS]Humanities and Social Sciences Systèmes de pilotage [SPI]Engineering Sciences [physics] Enterprise System systèmes de controle Communautés ERP Implementation Project ERP Development Real option Action research performance ERP strategy |
Zdroj: | Informatique. Université de Lyon 3, 2013 HAL |
Popis: | Face à cette accélération du temps et cette réduction des échelons hiérarchiques, des modèles organisationnels alternatifs émergent. Garel et al. (2003) se concentrent essentiellement sur les phénomènes de concourrance dans la conception, Barth (1998) évoque celle de l’ingénierie simultanée initiée par les travaux de Schmied et Gerhardt (1996). L’instrumentation se modifie et son intégration vise la réduction des délais, sous contrainte de coûts, de qualité et de délai. Elle procède de manière transversale, permettant les interdépendances de conception dans des entreprises toujours plus innovantes (Takeuchi & Nonaka, 1995 ; Clark & Fujimoto, 1991; Clark & Wheelright, 1992 ; Midler, 1996 ; Baldwin & Clark, 2006).C’est l’ère du pilotage, le projet en est l’alphabet et devient une matière enseignée à l’université dans les formations en sciences de gestion, les entreprises font face à des consommateurs en quête de variété (Cohendet & Llerena, 1993) tout en impulsant des évolutions qui leurs sont favorables. Le pilotage de la performance succède au contrôle de gestion (Lorino, 1996). Parallèlement, Lorino (1996) mobilise les travaux de Weick (1993) pour mettre en évidence l’importance de l’interprétation dans le pilotage, c'est-à-dire le rôle des utilisateurs des SIP.Une intégration des systèmes de pilotage Derrière la conception, les savoirs de production s’activent. Fabbe Costes (2002ab) propose ainsi de reconcevoir l’articulation entre flux matière et SI. Berry (1983) délimite les outils de gestion notions largement reprise par la littérature en sciences de gestion française (Moisdon, 1997 ; David, 1998). Entre « outil de simplification » (Berry, 1983) et outil de changement organisationnel, l’instrumentation fait son entrée dans le monde managérial dont elle menace de niveler le fonctionnement par le bas. La dimension sociale des SI apparaît tardivement. Reix et Rowe (2002) définissent le SI comme « un ensemble d’acteurs sociaux qui mémorisent et transforment des représentations via des technologies de l’information et des modes opératoires ». Cette définition insiste sur l’importance des individus en tant que pierre angulaire du SI. Mais c’est avec Ciborra (1998 ; 2000) et par le concept d’infrastructure que cette dimension devient centrale. Pour Ciborra et al. (1992), l’infrastructure explique l’interaction entre utilisateur et technologie de l’information et n’est pas simplement un outil complexe et partagé que le management décline selon sa stratégie dans l’organisation (Ciborra, 1998). Les infrastructures sont faites de réseaux, de flux et de procédures de travail, mais sont aussi de nouvelles représentations cognitives et institutionnelles. L’infrastructure est donc encastrée et incluse dans d’autres structures, arrangements et technologies, elle est transparente dans l’utilisation et n’a pas à réinventée à chaque fois. L’infrastructure est liée à des conventions de pratiques : elle façonne et est façonnée par la communauté à travers la pratique. Elle est construite sur une base existante : elle ne grandit pas ex nihilo1."Il s’agit là probablement d’un des prolongements des travaux de Lawrence et Lorsch (1989) qui investissent les organisations avec des grilles d’analyse nouvelles comportant le calcul d’un degré de différenciation et d’intégration. « L’intégration se définit alors comme la qualité de la collaboration qui existe entre des départements qui doivent unir leurs efforts pour satisfaire aux demandes de l’environnement. » Elle se distingue de la différenciation, vue comme « la différence d’orientation cognitive et affective des cadres dans les différents départements » (Lawrence & Lorsch, 1989). La capacité à effectuer les bons arbitrages entre intégration et différenciation dicte d’une part la structure de l’entreprise et son adaptation à l’environnement. Influencé par le courant des outils de gestion (Moisdon, 1997) et par les travaux de Peaucelle (1999, 2000) et de Ciborra (1998; 2000), nous définissons les systèmes intégrés de pilotage comme un échange de significations, de représentations et de formalisations, associées à des configurations organisationnelles et processuelles et reliant entre elles plusieurs variables d’action (exemple : quantités, coûts, prix, effectifs, autres moyens, etc.) censées fournir à des acteurs un ensemble de propriétés disponibles permettant une véritable « gestion à distance », dans le temps et l’espace, inscrite dans des processus intra et extra organisationnels (processus de conception, de production par exemple). Nous assimilons les supports des SIP à des ERP étendus, c’est-à-dire des progiciels auxquels on adjoint des modules tels que le SCM, le KM, le PLM ou encore le CRM2. Dans ce contexte, ce parcours de recherche aurait pu dès les premiers instants s’ancrer dans le domaine du contrôle de gestion ou encore du management de projet. C’est donc plus naturellement (au regard de notre parcours universitaire), et en réponse au manque identifié, que ces travaux ont pris ancrage dans le domaine des systèmes d’information. Jeune discipline, mais discipline à part entière des Sciences de Gestion, les systèmes d’information se caractérisent par une grande diversité des recherches (Benbasat et Weber, 1996). Si à l’origine, ces recherches se sont focalisées sur la technologie des systèmes d’information, le domaine a été soumis à un ensemble de contraintes qui l’ont obligé à évoluer et à se diversifier tant sur les thèmes abordés, les méthodologies utilisées que les positionnements épistémologiques mobilisés (Reix et Rowe, 2002). Les problématiques technologiques ont pendant longtemps été au centre des préoccupations, mettant au premier plan la question téléologique de la finalité des systèmes conçus et étudiés, les ressources informatiques et les contraintes techniques. Mais peut-on réduire le champ des systèmes d’information au seul management technologique, aux seules TIC. Il est clair que cette vision est limitée. Les recherches actuelles ont remis aux centres des préoccupations la dimension ontologique des systèmes d’information en (re)découvrant les utilisateurs des systèmes d’information, ainsi que l’organisation et ses processus de gestion dont les systèmes d’information sont supports. On voit donc se développer les problématiques liées à la connaissance, l’apprentissage, la cognition, l’interprétation (tant au niveau individuel que collectif), ainsi que les problématiques d’analyse des mécanismes liés à l’utilisation de l’information par les acteurs au sein d’une organisation.Les SIP génèrent une littérature abondante, dans tous les domaines, nous avons choisi de structurer nos travaux selon deux axes principaux qui paraîtront nécessairement réducteurs. 2. Structure du champ de rechercheFace à ce type d’objets, nous nous sommes limités à une séquence, non exhaustive, de présentation de nos recherches dans le mémoire, qui est la suivante (voir ci-dessous). Elle constitue notre programme de recherche passé et à venir. Ce dernier est émergent et plusieurs recherches croisent au moins deux axes : L’utilisation de SIP puis l’évaluation et le pilotage de la performance. La construction des axes de recherche s’est structurée sur les différents terrains au cours d’un parcours (présenté succinctement dans le préambule). Nos choix méthodologiques se sont élaborés en fonction des éléments de démonstration à apporter et du contexte. Les axes comprennent une analyse non exhaustive de l’existant du fait de l’exercice qu’est la HDR. L’analyse de nos travaux présentés par axe fait l’objet de la partie qui suit ("Résultats et apports de la recherche menée "), il ne s’agit ici que de soumettre au lecteur un ordonnancement des publications volontairement simplifié. La présentation a ainsi visé à éviter deux obstacles : l’éparpillement des axes et la non prise en compte de certains travaux. Entre ces deux extrêmes, retenir trois axes semble un compromis acceptable. Les trois paragraphes qui suivent les présentent succinctement. SIP (Système intégré de Pilotage) et utilisateursL’utilisateur se définit comme celui qui se sert de l’information délivrée par un système d’information. Il apparaît comme un élément clef du succès ou de l’échec des ERP et donc de la performance de l’entreprise. Quand l’instrumentation est standardisée, le risque d’erreur de conception du logiciel est très faible. C’est donc bien la richesse des échanges entre les acteurs qui va motiver la réussite ou l’échec du déploiement de l’instrumentation. Du travail effectué en commun vont découler des connaissances qui vont alimenter cette base de données vide qu’est un ERP. L’ERP propose une intégration souvent artificielle, souvent contraignante et parfois rigide (Reix, 1999 ; Boudreau & Robey, 2005), quelquefois source d’interdépendance (Davenport, 2000 ; Kallinikos, 2004), de décloisonnement, d’un langage ou de métanormes (Carbonel, 2001), de transversalité ou dans une moindre mesure d’échec retentissants (Hershey Food perd 122 Millions de $ selon Poston & Grabsky en 2001, suite à une implantation ratée du progiciel intégré SAP). Les mécanismes à l’œuvre impulsés par le projet de système d’entreprise, s’apparentent classiquement, selon Markus et al. (2000) à un processus simonien de type formulation du problème, ingénierie, déploiement, usage et effet. La mobilisation de cadre théorique comme le "fit organisationnel" (Hong & Kim, 2002), met en évidence l’importance de l’ERP comme technologie organisationnelle collective. La hiérarchie (Lai et al., 2007) joue également un rôle prédominant dans une instrumentation comme les ERP. La mise en œuvre d’un projet d’ERP fructueux appelle un soutien actif de la part de la direction générale (Besson, 1999 ; Bidan, 2004), ce qui implique d’avoir des représentants dans le comité de pilotage.Mais surtout, le projet de SIP vise une intégration entre les utilisateurs et impose une rationalité gestionnaire, aussi bien dans les organisations projets que dans d’autres formes organisationnelles. Pour Millet (2008), l’intégration demeure un facteur critique de la configuration, de la mise en œuvre et de l’usage. Cette intégration informationnelle accompagne et permet en effet l’interdépendance des processus opérationnels dans un contexte d’accélération des flux physiques, informationnels et financiers et de réduction des temps de cycles de conception, de production et de distribution. Davenport (2000) s’interroge sur la création de transversalité liée au système technique. L’auteur dans un survol de la littérature souligne le potentiel de création de transversalité de la TI liée à l’intégration technique et à la vision processuelle de l’organisation qui permettent d’organiser les flux et de supporter les interdépendances organisationnelles quelles que soient leurs origines fonctionnelles (Davenport, 2000 ; Beretta, 2002 ; Kallinikos, 2004). SIP et performanceA l’époque de SAPR2, la littérature sur le contrôle de gestion s’intéresse relativement peu aux ERP et est davantage centrées sur l’Activity Based Costing, les tableaux de bord équilibrés ou encore le target-costing. Le rythme de développement dans les nouvelles technologies semble stagnant (Granlund & Mouritsen, 2003), les ERP, selon les auteurs, non sans rappeler Ciborra (1998), deviennent une plateforme managériale en contrôle de gestion, entraînant cette discipline vers une reconfiguration de ses modalités et l’intégrant au reste de l’entreprise. Pour Davenport (1998), les systèmes d’entreprise favorisent un mode de management entièrement intégré.Les modes de coordination de ce nouveau paradigme posent d’emblée problème. Cette convergence est à articuler car au sein d’une firme ou d’un ensemble de firmes, les acteurs interagissant dans une même situation de gestion sont contraints d’accomplir, en temps restreint, une action collective qui aboutit à un résultat soumis à un jugement externe (Girin, 1990). On pense autant au critère d’évaluation qu’à l’instrumentation qui la sous-tend. Cette question est d’autant plus intéressante dans des contextes de décloisonnement qu’elle modifie les référentiels en vigueur. On pense en contrôle de gestion et de projets aux travaux sur l’interorganisationnel (Das & Teng, 1996, 2000 ; Mouritsen & Thrane, 2006 ; Otley, 1994 ; Thrane & Sundtoft, 2006 ; Tomkins, 2001). L’apparition de systèmes d’innovation intensifs (Ciavaldini, 1996 ; Brown & Eisenhardt, 1997 ; Iansiti, 1998 ; Weil, 2002) renforce cette problématique. Internet a pu apparaître comme un mode de convergence adapté. Les travaux de Iansiti (1998) montrent ainsi comment les entreprises développant des logiciels ou des matériels informatiques s’organisent pour retarder au maximum le gel du concept afin d’intégrer les dernières technologies. Le cas du développement de la troisième version du logiciel Navigator est à cet égard spectaculaire (Mac Cormack, Iansiti & Verganti, 2001) : le travail de développement débute dès qu’une première version du cahier des charges est élaborée puis, le concept est enrichi au fur et à mesure du développement, le gel définitif des fonctionnalités n’intervenant qu’un mois avant la commercialisation.La performance dans ce nouveau contexte est alors une variable qui mobilise une littérature abondante. La performance des nouvelles organisations (Womack et al., 1992 ; Giard & Midler, 1993 ; Garel et al., 2003) interroge au même titre que l’instrumentation à mettre en œuvre pour piloter ces organisations ou des projets dans des organisations (Kirsch et al., 2002). Les situations sont particulièrement imbriquées. Pour Quattrone & Hopper (2005a, 2005b), le contrôle de gestion n’est plus l’unité d’analyse. Les auteurs sont fascinés par l’ensemble des systèmes qui traversent l’entreprise, agglomérant des utilisateurs dans et à l’extérieur de l’entreprise, le pilotage de cette dernière devient une odyssée dans l’espace et le temps. |
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