Les images dans 'Le Cousin Pons', du drame humain à la comédie animale

Autor: Véron, Laélia
Přispěvatelé: Centre d'études politiques contemporaines (CEPOC), Pouvoirs - Lettres - Normes (POLEN), Université d'Orléans (UO)-Université d'Orléans (UO), Institut d’Histoire des Représentations et des Idées dans les Modernités (IHRIM), École normale supérieure de Lyon (ENS de Lyon)-Université Lumière - Lyon 2 (UL2)-Université Jean Moulin - Lyon 3 (UJML), Université de Lyon-Université de Lyon-Université Blaise Pascal - Clermont-Ferrand 2 (UBP)-Université Jean Monnet - Saint-Étienne (UJM)-Université Clermont Auvergne [2017-2020] (UCA [2017-2020])-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Sorbonnes Université Presse, École normale supérieure - Lyon (ENS Lyon)-Université Lumière - Lyon 2 (UL2)-Université Jean Moulin - Lyon 3 (UJML), Université de Lyon-Université de Lyon-Université Blaise Pascal - Clermont-Ferrand 2 (UBP)-Université Jean Monnet [Saint-Étienne] (UJM)-Université Clermont Auvergne [2017-2020] (UCA [2017-2020])-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Université Jean Moulin - Lyon 3 (UJML), Université de Lyon-Université de Lyon-Université Lumière - Lyon 2 (UL2)-Université Jean Monnet [Saint-Étienne] (UJM)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université Blaise Pascal - Clermont-Ferrand 2 (UBP)-École normale supérieure - Lyon (ENS Lyon)-Université Clermont Auvergne [2017-2020] (UCA [2017-2020]), Véron, Laélia
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2018
Předmět:
Zdroj: Styles genre auteurs
Sorbonnes Université Presse. Styles genre auteurs, 18, pp.167-188, 2018, 979-10-231-0627-5
Sorbonnes Université Presse. Styles genre auteurs, pp.167-188, 2018, 979-10-231-0627-5
Popis: International audience; La métaphore animale est très présente dans l'ensemble de "La Comédie humaine". Mais elle a cependant une place prépondérante dans Le Cousin Pons. Elle n'apparaît pas uniquement dans les portraits, lors de la première présentation des personnages. Au contraire, pour certains personnages, comme Mme Cibot, les images animales sont de plus en plus présentes au fil du texte et de la progression de l'intrigue. De plus, elles ne concernent pas seulement quelques figures, qui seraient particulièrement ridicules, mais une vaste galerie de personnages : Rémonencq a des yeux « disposés comme ceux des cochons » (CP, p. 161), ceux de Magus sont « pleins d'une malice froide comme ceux des chats » (Ibid., p. 189), Cibot est comparé à un « veau » (Ibid., p. 214), Poulain à un « chat maigre » (Ibid. p. 219), la marâtre de Brunner est qualifiée de « hyène » (Ibid., p. 113), Brunner sort d'une « chrysalide » comme un papillon tardif (Ibid., p. 135), Mme Sauvage est une « cerbère femelle » (Ibid., p. 230), Amélie Camusot, une « chatte » (Ibid., p. 296). Fraisier, Mme Cibot, Pons et Schmucke sont, eux comparés — entre autres — à un serpent, un tigre, un requin et un rossignol.Ces rapprochements entre humains et animaux s'inscrivent dans la lignée de plusieurs traditions : la tradition littéraire, très ancienne, d'une rhétorique satirique (dont l'expression moderne est la caricature, à la manière de Grandville ou de Daumier) et la tradition naturaliste du xviiie siècle. Dans « L'Avant-propos » de La Comédie humaine, Balzac parle d'une « comparaison entre l'Humanité et l'Animalité » et établit un parallèle entre les espèces « Sociales » et « Zoologiques » (l'ouvrier, l'administrateur, l'avocat, l'oisif, le savant, l'homme d'état, etc. ; le loup, le lion, l'âne, le requin, le corbeau, etc.). Cependant, il ne faudrait pas prendre à la lettre l'affirmation selon laquelle « Balzac calque sa description des êtres et des choses sur les notices que Buffon donne des animaux dans son Histoire naturelle4 ». Comme le souligne A. Déruelle, « Balzac utilise cette comparaison pour en montrer rapidement les limites » : « la société peinte par Balzac ne saurait se réduire à une classification des espèces à la Buffon ». L'image, et tout particulièrement l'image balzacienne, se prête à une lecture polysémique : elle « renvoie à plusieurs codes et multiplie les connotations ». La manière dont ces codes et ces connotations se croisent, convergent ou divergent, peut permettre d'explorer les « multiples possibles du texte ». Nous voudrions étudier dans cet article, la manière dont les images (notamment animales), en construisant divers rapports et réseaux sémantiques, participent à l'élaboration de l'univers romanesque du Cousin Pons. Nous analyserons les mécanismes linguistiques de l'image (par exemple les processus de motivation), pour mieux saisir les différents réseaux de signification indiqués par les comparants animaliers. L'analyse de l'image distingue souvent la métaphore (qui opérerait un rapprochement entre comparant et comparé sans terme de comparaison) de la comparaison (rapprochement entre comparant et comparé avec un terme de comparaison). Nous suivrons cependant ici la démarche de D. Bouverot (qui est aussi celle qu'adopte L. Frappier-Mazur) qui analyse les différentes manifestations de l'image en termes de gradience. Par le terme hyperonymique d'image nous comprendrons donc la comparaison, la métaphore simple et la métaphore filée comme autant de techniques d'assimilations analogiques, avec des variations sémantiques (notamment en ce qui concerne le modalisateur, le prédicat motivateur, etc).
Databáze: OpenAIRE