L’illocutoire et le perlocutoire : les enjeux d’une distinction fondatrice

Autor: Ambroise, Bruno
Přispěvatelé: Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne - UMR 8103 (ISJPS), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (UP1)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Sandra LAUGIER, Daniele LORENZINI
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2021
Předmět:
Zdroj: Perlocutoire !
Sandra LAUGIER; Daniele LORENZINI. Perlocutoire !, Mare et Martin, p. 47-62, 2021, Collection de l'ISJPS, 978-2-84934-589-4
Popis: International audience; Cet article entend revenir sur les traits distinctifs de l’acte illocutoire et de l’acte perlocutoire tels que les a identifiés J. L. Austin. Il ne s’agit pas seulement de revenir sur une distinction inaugurale de la pragmatique et de la théorie des actes de parole, mais de montrer l’enjeu conceptuel qui la sous-tend et que ces dernières tendent de plus en plus à ignorer : si Austin entend distinguer deux types d’actes faits au moyen de la parole, c’est certes pour lutter contre « l’illusion descriptive » et rappeler que la parole est avant tout une forme de l’agir humain ; mais c’est aussi pour souligner la spécificité conventionnelle des actes illocutoires, qui interdit en principe de les confondre tant avec les actes locutoires (comme actes signifiants) que les actes perlocutoires (comme produisant des effets consécutifs à une certaine compréhension de ce qui est dit et fait). Contrairement à une tendance forte de la pragmatique post-austinienne, on s’attache ainsi à défendre le caractère résolument conventionnel des actes illocutoires, qui se marque notamment au niveau des effets qu’ils sont capables de produire, afin d’interdire leur réduction à des effets de sens (psychologiques ou autres) et de souligner leur caractère historique et social. À cet égard, ils se distinguent des actes perlocutoires, produits « naturellement », même s’ils se trouvent bien dans une relation de co-dépendance : dans l’analyse, l’acte perlocutoire dérive très régulièrement d’un acte illocutoire et, à ce titre, en dépend. Mais il ne relève pas de la même logique, puisque, notamment, les effets qu’il produit ne sont pas défaisables. Bien plus, imaginant l’intégration d’effets perlocutoires dans le domaine illocutoire, on assiste à une modification de leur statut.
Databáze: OpenAIRE