Le goût punique au prisme de la documentation numismatique
Autor: | Artru, Jérémy |
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Přispěvatelé: | IRAMAT - Centre Ernest Babelon (IRAMAT-CEB), Institut de Recherches sur les Archéomatériaux (IRAMAT), Université d'Orléans (UO)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université Bordeaux Montaigne-Université de Technologie de Belfort-Montbeliard (UTBM)-Université d'Orléans (UO)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université Bordeaux Montaigne-Université de Technologie de Belfort-Montbeliard (UTBM), Mohamed Tahar, Bruno d’Andrea, Marie De Jonghe, Université de Tunis, Laboratoire HSEM, Université d'Orléans, SCD |
Jazyk: | francouzština |
Rok vydání: | 2019 |
Předmět: | |
Zdroj: | École thématique du projet « Archéologie et histoire du goût dans les sociétés phénicienne et punique » (AGEMO I) École thématique du projet « Archéologie et histoire du goût dans les sociétés phénicienne et punique » (AGEMO I), Mohamed Tahar; Bruno d’Andrea; Marie De Jonghe; Université de Tunis; Laboratoire HSEM, Nov 2019, Tunis, Tunisie |
Popis: | International audience; La monnaie carthaginoise, dont les critères de production relèvent exclusivement de l’autorité émettrice, apparaît au premier abord peu propice à l’étude du goût au sein des sociétés Phénico-puniques. S’ils répondent avant tout à des impératifs politiques et économiques, les choix effectués par ces autorités émettrices – à Carthage même ou sur les théâtres d’opérations militaires – semblent toutefois révélateurs de goûts en matière de préférences esthétiques. C’est tout particulièrement le cas de l’iconographie monétaire.Dans le contexte de l’hellénisation de la Méditerranée occidentale, les monnaies carthaginoises se révèlent être d’excellents marqueurs des transferts culturels qui s’opèrent alors entre Grecs et Puniques. Carthage s’approprie très tôt les thèmes et les styles iconographiques grecs, particulièrement visibles sur les tétradrachmes d’argent dits « siculo-puniques », frappés en Sicile au IVe et au début du IIIe siècle. Si elle peut laisser penser qu’une partie au moins des destinataires initiaux de cette production étaient des mercenaires habitués à être payés en monnaies grecques, cette appropriation témoigne plus largement de la diffusion de l’esthétique grecque dans le monde punique. L’ensemble de la production monétaire carthaginoise, y compris africaine et espagnole, en est en effet particulièrement empreinte. Il est néanmoins intéressant de constater que l’iconographie monétaire carthaginoise témoigne également des phénomènes d’hybridation propres à la culture Phénico-punique. Certains choix iconographiques et certains styles de représentation traduisent ainsi la multiplicité des influences culturelles à l’origine du goût punique. La prise en compte d’une période chronologique large, depuis les premières frappes carthaginoises de la fin du Ve siècle jusqu’à la destruction de Carthage en 146, permet en outre de mettre en évidence des évolutions notables au sein de l’iconographie monétaire. Certaines de ces évolutions, comme l’apparition de portraits de type hellénistique sur le monnayage barcide frappé en Espagne, ont déjà été très clairement mises en relation avec le contexte politique et militaire. D’autres paraissent plus subtiles, tels que les changements repérés dans la chevelure de l’effigie féminine figurant au droit des monnaies, qui pourraient relever d’une évolution des goûts en matière de coiffure.Quoi qu’il en soit, et bien que la topologie soit généralement perçue comme le vecteur d’un message politique, la relation entre l’iconographie monétaire et le goût punique mérite d’être examinée. Afin de mesurer la représentativité de la monnaie en tant qu’indicateur des préférences esthétiques, on peut la mettre en relation avec d’autres types de sources iconographiques. Il en ressort une surreprésentation de l’influence grecque dans l’iconographie monétaire, mais aussi la confirmation que cette dernière n’est pour autant pas déconnectée de l’esthétique punique. |
Databáze: | OpenAIRE |
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