Přispěvatelé: |
Innovation et Développement dans l'Agriculture et l'Alimentation (UMR Innovation), Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (Cirad)-Institut National de la Recherche Agronomique (INRA)-Centre international d'études supérieures en sciences agronomiques (Montpellier SupAgro)-Institut national d’études supérieures agronomiques de Montpellier (Montpellier SupAgro), Institut national d'enseignement supérieur pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Institut Agro)-Institut national d'enseignement supérieur pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Institut Agro), Département Environnements et Sociétés (Cirad-ES), Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (Cirad), Université Paul-Valéry - Montpellier 3 (UPVM), Université Paul Valéry - Montpellier III, Ronan Le Velly, Frédéric Goulet |
Popis: |
In Argentina in the early 2000s, the world of public agricultural research focused on the development of appropriate machinery for family farming. Family farming, which became a category of public and scientific action at the same time, refers to farmers working their land without employing paid labor. This model differs from the agri-business model, which focuses on the production of raw materials for exportation, which has grown considerably in Argentina since the 1990s.The thesis first focuses on the establishment of such machinery and its subsequent development in relation to family farming within Argentinean agricultural research, around the creation of new institutes specially dedicated to research and technological development for family farming (Ipaf). These institutions are particularly unique in that they are based on the reference of the concept of "appropriate technologies". Born in Europe in the 1960s, this concept is grounded on a strong criticism of conventional technologies, while at the same time proposing the development of simple, local, small-scale and decentralized technologies. After having observed the trajectory of circulation, made of hybridizations, of the concept of appropriate technologies in Latin America, we will present how it has been mobilized by Argentinean public agronomic research in the specific context of the 2000s. This context, politically marked by Kirchnerism, has seen the establishment of a mandate to put science and technology at the service of social inclusion.The thesis then focuses in detail on the work carried out by the engineers responsible for developing machines suitable for family farming. We return to two specific cases, namely the design and manufacture of quinoa post-harvest machines and the development of a semi-mechanized harvester prototype. We present how engineers are working on different fronts. They designed models, found funds to prototype them, participated in manufacturing, but also sought public funding to enable small producers to acquire the machines. We analyse this specific method of intervention, which is oriented towards the achievement of a mission, which is to ensure that innovations reach small producers.Finally, we present the way in which public agricultural research agents have, at the heart of this state-led project, interacted with the private sector and attempted to build a sector of machine manufacturers for family farming. This last theme is all the more complex in the context of technologies for family farming, where it is a question of considering the development of markets for impoverished individuals, or at least those with low or very low purchasing power.This thesis provides a detailed analysis of the role of public agricultural research in supporting family agriculture, and the changing relationships in science, technology and politics in a peripheral country like Argentina.; En Argentine au début des années 2000, le monde de la recherche agronomique publique s’est attelé au développement d’un machinisme approprié pour l’agriculture familiale. L’agriculture familiale, devenue une catégorie d’action publique et scientifique à cette même époque, renvoie aux agriculteurs travaillant leurs terres sans employer de main d’œuvre salariée. Ce modèle se différencie de celui de l’agronégoce, centré sur la production de matières premières destinées à l’exportation, qui a connu depuis les années 1990 un essor considérable en Argentine.La thèse revient d’abord sur l’installation des activités de développement de machinisme pour l’agriculture familiale au sein de la recherche agronomique argentine, autour de la création de nouveaux instituts spécialement dédiées à la recherche et au développement technologique pour l’agriculture familiale (Ipaf). Ces institutions ont notamment la particularité de se fonder sur la référence au concept de « technologies appropriées ». Né en Europe dans les années 1960, ce concept est ancré dans une forte critique des technologies conventionnelles, tout en proposant de développement de technologies simples, locales, de petites échelles, et décentralisées. Après avoir observé la trajectoire de circulation, faite d’hybridations, du concept de technologies appropriées dans l’espace latino-américain, nous présentons la manière dont il a été mobilisé par la recherche agronomique publique argentine, dans le contexte spécifique des années 2000. Ce contexte, politiquement marqué par le Kirchnérisme, a vu l’instauration d’un mandat visant à mettre les sciences et les technologies au service de l’inclusion sociale.La thèse s’intéresse ensuite en détail au travail mené par les ingénieurs chargés de développer des machines appropriées à l’agriculture familiale. Nous revenons sur deux cas concrets, que sont la conception et la fabrication de machines de post-récolte de quinoa, et le développement d’un prototype de vendangeuse semi-mécanisée. Nous présentons la manière dont les ingénieurs interviennent sur différents fronts. Ils ont ainsi conçu des modèles, trouvé des fonds pour les prototyper, participé à la fabrication, mais également cherché des financements publics pour permettre aux petits producteurs de faire l’acquisition des machines. Nous analysons ce mode d’intervention spécifique, tourné vers l’accomplissement d’une mission, qui est d’assurer que les innovations parviennent jusqu’aux petits producteurs.Enfin, nous présentons la manière dont les agents de la recherche agronomique publique ont, au cœur de ce projet porté par l’État, interagi avec le secteur privé, et tenté de construire un secteur de fabricants de machines pour l’agriculture familiale. Cette dernière thématique est d’autant plus complexe dans le contexte des technologies pour l’agriculture familiale, où il s’agit d’envisager le développement de marchés pour des acteurs pauvres, ou du moins ayant un faible, voire très faible, pouvoir d’acquisition.Cette thèse propose une analyse détaillée du rôle de la recherche agronomique publique dans le soutien à l’agriculture familiale, et des relations mouvantes en sciences, techniques et politiques dans un pays périphérique comme l’Argentine. |