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Les conséquences sur les territoires des changements climatiques d’origine anthropique sont variables dans leurs expressions comme dans leurs effets, et les territoires sont inégaux face à ces variations climatiques en termes d’exposition aux effets (fonction de facteurs physiques, sociaux, économiques, culturels, politiques, etc.) comme en termes de capacité de réponse (capacité d’appréhension, d’anticipation, de réparation, etc.). La gestion locale de l’adaptation aux effets des changements climatiques (CC) semble pouvoir venir accentuer certaines de ces disparités entre territoires, mais certaines initiatives de « mise en commun » et de coopération horizontale s’observent également autour de ce nouvel enjeu d’action territoriale. Cet article vise à discuter comment l’élaboration et la mise en œuvre par les collectivités territoriales de « politiques climatiques », et particulièrement les volets « adaptation », peuvent s’inscrire dans la perspective d’une « réduction des disparités régionales » en tant qu’objectif classiquement associé à l’aménagement du territoire (Choay et Merlin, 1988). En particulier, la gestion locale des effets des CC peut-elle renforcer les mécanismes de coopération et de solidarité territoriale ? Et à l’inverse, participe-t-elle à alimenter des dynamiques de concurrence à l’œuvre entre territoires ? Après avoir présenté, d’un point de vue théorique, les principales disparités des territoires face aux changements climatiques, en termes d’exposition et de capacité d’adaptation (1), cet article propose, sur la base des résultats de recherches portant sur les initiatives locales face aux CC, essentiellement en France, de distinguer deux logiques sous-jacentes aux initiatives d’adaptation aux CC : d’une part, le nouvel enjeu de l’adaptation aux effets des CC est saisi en continuité des discours préexistants sur le développement territorial, axés sur le renforcement de la compétitivité et l’attractivité des grands pôles urbains (2). Et, d’autre part, les questions relatives à une meilleure connaissance des impacts des CC peuvent constituer des objets en mesure d’initier ou de prolonger des dynamiques de coopérations territoriales et plus largement, la mise en œuvre de « politiques climatiques » offre un support vecteur pour l’animation territoriale, en entraînant la mise en place de dispositifs d’accompagnement et de soutien, notamment des régions vers les collectivités infra-régionales (3). Territorial issues of climate change, related to anthropogenic greenhouse effect, are fluctuating both in their expressions and in their effects. Territories are unequal to these climate changes both in terms of exposure to the effects (depending on physical, social, economic, cultural factors, etc.) and in terms of responsiveness (ability of apprehension, anticipation, repair, etc.). Local climate change adaptation management may accentuate some disparities between territories, but some initiatives of "pooling" and horizontal cooperation are also observed. This article intends to discuss how the development and implementation by local authorities of “climate adaptation policy” are part of the decrease of regional disparities as a classical planning objective (Choay and Merlin, 1988). In particular, does local management of the effects of CC enhance the mechanisms of cooperation and solidarity or does it pursue the current dynamics of competition between the territories? This paper is based on the results of several research projects, completed or in progress, on local initiatives related to the challenge of CC and led mainly in France. After a theoretical presentation of the main territorial disparities to climate change, in terms of both exposure and adaptive capacity (1), this paper will develop an analysis of the evolution of territorial adaptation measures seen, on the first hand, as a continuation of the existing discourse on territorial development, focused on enhancing the competitiveness and attractiveness of major urban centers (2). And on the other hand, issues related to a better understanding of the impacts of CC seem to be able to initiate or extend the dynamics of territorial cooperation and the creation of new “scenes of discussion” (3). |