The anthropo-equine profession : an identity marked by a socialising interspecific work community

Autor: Vanina Deneux - Le Barh
Přispěvatelé: Innovation et Développement dans l'Agriculture et l'Alimentation (UMR Innovation), Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (Cirad)-Centre international d'études supérieures en sciences agronomiques (Montpellier SupAgro)-Institut national d’études supérieures agronomiques de Montpellier (Montpellier SupAgro), Institut national d'enseignement supérieur pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Institut Agro)-Institut national d'enseignement supérieur pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Institut Agro)-Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE), Université Paul Valéry - Montpellier III, Jocelyne Porcher, STAR, ABES, Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (Cirad)-Centre international d'études supérieures en sciences agronomiques (Montpellier SupAgro)-Institut national d’études supérieures agronomiques de Montpellier (Montpellier SupAgro)-Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE)
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2021
Předmět:
Zdroj: Sociologie. Université Paul Valéry-Montpellier III, 2021. Français. ⟨NNT : 2021MON30016⟩
HAL
Popis: Domestication is a several millennia-old process that marks the mutual desire of animals and humans to build and share a common world. This socialisation is a part of common destiny that is visible through the product of work. Work stems from both historical meaning and the durability of domestication relationships. Mutual commitments between humans and animals are based on a relational rationality that constitutes the very essence of work, because working means producing, but also and above all it means living together and make society. Today, occupations involving humans and horses are confronted with various external and internal risks, the most prominent of which is the rise of animalistic ideology that advocates for ending working relationship between humans and animals. Because of significant internal dissesions, the equine sector is currently unable to cope with the societal criticisms that undermine its legitimacy and question the durability of living and working relationships with horses. To understand and respond to these issues, the doctoral research presented poses the hypothesis that there is a single anthropo-equine profession whose identity is marked by the ability of two species to form a dual entity of workers who thus build a socialising community that allows them to work together. In order to work on this hypothesis, surveys were carried out with one hundred and eight professionals from the major fields of the equine sector. The corpus collected was studied using IRaMuTeQ, a software for statistical analysis of textual data. The aim was to uncover and examine the professionals' representations of the various modalities of horse work and anthropo-equine working relationships. The results emphasize a proeminent role of the passion for horses in the professional conversion. Respondents acknowledge a subjective engagement of horses in work and ascribe professional qualities and skills to them. The results show a moral tension between the primary rationality of affection for horses and the secondary rationality of economic contingencies. Finally, the results underline a reciprocal sharing between humans and horses of suffering but also of pleasure at work. These results, fall within the theoretical frameworks of human-animal work relations sociology, of the psychodynamics of work, of the clinical sociology of work and of the sociology of professional groups, highlight the existence of an anthropo-equine profession whose categorical identity is built by an interspecific sociability that allows humans and horses to work together. This doctoral research offers disciplinary perspectives as it brings animals into several fields of the humanities and social sciences. Several practical perspectives emerge from this work bu providing reflexive foundations that invite professionals to overcome their internal dissensions in order to establish a common mandate for the entire equine sector.
La domestication est un processus plurimillénaire qui marque la volonté réciproque d’animaux et d’humains de construire et de partager un monde commun. Cette socialisation marque une communauté de destin qui se donne à voir par le produit du travail. Le travail est en effet ce qui tient le sens historique et la pérennité des relations de domestication. Les engagements mutuels entre humains et animaux sont fondés sur une rationalité relationnelle qui constitue l’essence même du travail, car travailler c’est produire, mais c’est aussi et surtout vivre ensemble et faire société. Aujourd’hui, les métiers mobilisant des humains et des chevaux sont confrontés à différents risques, externes et internes dont le plus saillant est la montée de l’idéologie animaliste qui vise à mettre un terme aux relations de travail entre humains et animaux. Du fait d’importantes dissensions internes, le secteur équin est actuellement incapable de faire face d’une seule voix aux critiques sociétales qui minent sa légitimité et questionnent la pérennité des relations de vie et de travail avec les chevaux. Pour comprendre et répondre à ces enjeux, la recherche doctorale présentée pose l’hypothèse qu’il existe une seule profession anthropoéquine dont l’identité est marquée par la capacité de deux espèces à former une entité duale de travailleurs qui construisent ainsi une communauté socialisatrice leur permettant de faire œuvre commune. Pour travailler cette hypothèse, des enquêtes ont été menées auprès de cent-huit professionnels provenant des grands domaines du secteur équin. Le corpus recueilli a été étudié à l’aide d’IRaMuTeQ, un logiciel d’analyse statistique des données textuelles. Le but était de mettre au jour et d’examiner les représentations des professionnels quant aux différentes modalités du travail du cheval et des relations de travail anthropoéquines. Les résultats montrent une prévalence de la passion pour les chevaux à l’origine de la conversion professionnelle. Les enquêtés décrivent un engagement subjectif des chevaux dans le travail et leur attribuent des qualités et des compétences professionnelles. Les résultats rendent compte d’une tension morale entre la rationalité primaire qu’est l’affection pour les chevaux et la rationalité secondaire liée aux contingences économiques. Enfin, les résultats présentent un partage réciproque entre humains et chevaux de la souffrance mais aussi du plaisir au travail. Ces résultats inscrit dans les cadres théoriques de la sociologie des relations de travail entre humains et animaux, de la psychodynamique du travail, de la sociologie clinique du travail et de la sociologie des groupes professionnels, mettent en évidence l’existence d’une profession anthropoéquine dont l’identité catégorielle est construite par une sociabilité interspécifique qui permet aux humains et aux chevaux de travailler ensemble. Cette recherche doctorale ouvre des perspectives disciplinaires dans la mesure où elle fait entrer les animaux dans différents champs des sciences humaines et sociales, mais également des perspectives pratiques en posant des bases réflexives qui invitent les segments professionnels à dépasser leurs dissensions internes pour établir un mandat commun à l’ensemble du secteur équin.
Databáze: OpenAIRE