Dissémination de L. monocytogenes dans l'environnement agricole : étude des facteurs environnementaux régulant la survie des listeria dans les lagunes de stockage des effluents d'élevages porcins. Rapport final de la convention ADEME 1106C0076

Autor: Pourcher, A.M., Boscher, E., Denis, M., Desneux, Jérémy, Picard, S., Ziebal, C.
Přispěvatelé: Gestion environnementale et traitement biologique des déchets (UR GERE), Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (IRSTEA), Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES), National Recherche, irstea, ADEME. N° de contrat : 1106C0076
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2015
Předmět:
Zdroj: [Rapport de recherche] irstea. 2015, pp.81
Popis: Dans les zones à forte densité d'élevages, l'épandage du lisier peut représenter un risque sanitaire via la dissémination des micro-organismes pathogènes tels que Listeria monocytogenes. Cette étude avait pour objectifs (i) de suivre pendant une année les concentrations en L. monocytogenes et d'étudier la diversité génotypique de ce pathogène dans les lisiers, les effluents de lagune et les sols alentours de deux stations de traitement du lisier, (ii) d'étudier la capacité de L. monocytogenes à entrer en état viable non cultivable (VNC) dans les effluents et (iii) de mieux comprendre son adaptation lors de son transfert dans les effluents de lagune et dans le sol. Les teneurs en L. monocytogenes ont été peu affectées par le traitement biologique du lisier. A l'exception de la température, aucun paramètre physico-chimique et chimique analysé n'a été corrélé aux teneurs en L. monocytogenes. Les 252 souches isolées dans les effluents et le sol des deux stations ont été sérotypées par PCR et génotypées par RFLP-PFGE. Les isolats se sont répartis dans 3 sérogroupes (IIa, IIb et IVb) et dans 44 génotypes. Neuf d'entre eux ont été retrouvés dans le lisier et les lagunes, suggérant une contamination d'origine porcine, et 17 dans les lagunes et/ou le sol, suggérant une origine environnementale des souches. Deux souches de L. monocytogenes de sérogroupes IIb et IVb ont été inoculées dans 2 lisiers et dans 2 effluents de lagune incubés à 8°C et 20°C. Leur cinétique de disparition a été estimée par méthode culturale (formes cultivables), qPCR-PMA (formes viables) et qPCR (formes viables et mortes). Les deux souches ont présenté une survie similaire dans toutes les conditions testées et sont restées quantifiables pendant les deux mois de l'expérience. La survie des souches a été affectée par la température (une persistance plus élevée a été observée à 8°C) et par l'origine des effluents. Cette étude a mis en évidence que L. monocytogenes était capable d'entrer dans l'état VNC dans les lisiers et les effluents de lagune indépendamment de la température. Les formes VNC qui représentaient 83 à 99,8% des bactéries viables après 2 mois d'incubation, sont apparues dès les premières heures de contact avec les effluents. Le transcriptome d'une souche isolée d'un lisier, inoculée dans des extraits stériles d'effluent de lagune et de sol a été analysé par la technologie RNA-seq. L'analyse par enrichissement fonctionnel a révélé des modifications transcriptomiques dès les 20 premières minutes d'incubation dans les deux matrices indiquant une adaptation rapide de la souche qui s'est accompagnée d'une augmentation au cours du temps des taux de transcrit des gènes impliqués dans la virulence. Il ressort de cette étude que le lisier et les effluents de lagune représentent des environnements favorables à la survie de L. monocytogenes et sont propices à la formation de cellules VNC, non détectées par les méthodes classiques de dénombrement. Il est également important de noter L. monocytogenes active la transcription des gènes de virulence lors du transfert dans l'effluent de lagune et le sol.
Databáze: OpenAIRE