Classifier et inventorier au XVIIe siècle : l’Iran safavide, un exemple de construction du savoir préscientifique en Europe

Autor: Gaboreau, Werner
Přispěvatelé: Centre de recherche sur le monde iranien (CeRMI), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-École pratique des hautes études (EPHE), Université Paris sciences et lettres (PSL)-Université Paris sciences et lettres (PSL)-Institut National des Langues et Civilisations Orientales (Inalco)-Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, École pratique des hautes études (EPHE), Université Paris sciences et lettres (PSL), Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3-École pratique des hautes études (EPHE), Université Paris sciences et lettres (PSL)-Université Paris sciences et lettres (PSL)-Institut National des Langues et Civilisations Orientales (Inalco)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2020
Předmět:
Zdroj: Séminaire pluridisciplinaire du CeRMI-Sociétés, politiques et cultures du monde iranien
Séminaire pluridisciplinaire du CeRMI-Sociétés, politiques et cultures du monde iranien, Centre de recherche sur le monde iranien (CeRMI), Dec 2020, Paris, France
Popis: International audience; Résumé/AbstractAu début du XVIIe siècle, l’Iran est « redécouvert ». La période dite des « Grandes découvertes » et la première mondialisation à partir du XVIe siècle, accélèrent la mise en connexion du monde. L’Iran ou la « Perse », pour rependre sa désignation géographique dans les sources européennes, est intégré à de vastes réseaux d’échanges. Le nombre de voyageurs européens qui traversent l’Iran ou s’y installent, augmente. Ces mobilités et voyages sont le résultat de plusieurs motivations. La limite entre les motivations économiques, politiques, religieuses ou érudites n’est pas toujours évidente. La motivation d’origine évolue souvent et les objectifs de la mission du voyageur se redessinent. La rencontre à l’œuvre pendant près d’un siècle construit cependant une représentation de l’altérité culturelle qui s’affine de plus en plus pour devenir commensurable. L’heure est désormais à la description et à l’inventaire du monde.Les analyses issues de ce savoir, présentes à la fois dans les sources officielles et institutionnelles ou les sources non-officielles et littéraires, s’inscrivent dans une mentalité préscientifique. Cette mentalité met en place les premières classifications et typologies nécessaires à la compréhension du monde. Cette période, qui correspond au XVIIe siècle est souvent mise de côté dans la construction des sciences. Elle demeure en réalité fondamentale dans l’histoire de celles-ci : la théorisation d’une méthode d’analyse scientifique moderne aux XVIIIe-XIXe siècles et la structuration des disciplines au XIXe siècle, n’éliminent pas l’inventaire fait auparavant du monde. Les données collectées au XVIIe siècle dans les récits de voyages et les rapports d’agents européens sont reprises et réutilisées comme supports.Cette intervention restituera l’Iran dans cette lente construction du savoir au XVIIe siècle. La connaissance croissante de l’espace dominé par les Safavides se retrouve dans les sources européennes. Les rapports et mémoires du missionnaire carme Paul Simon (1608) et du père capucin Français Raphaël du Mans (1660-1684), ainsi que le récit de voyage du capucin Pacifique de Provins (1628) permettent de reconstituer la processus intellectuel d’une meilleure maîtrise du « milieu iranien » et l’émergence de l’Iran safavide comme un objet à part dans l’érudition européenne.
Databáze: OpenAIRE